Rome: Un livre révèle que le pape a pratiqué des exorcismes lors d’une audience générale
Benoît XVI et Jean Paul II l’ont fait, affirme le Père Gabriele Amorth
Rome, 2 février 2012 (Apic) Un livre à paraître le 7 février 2012 révèle que Benoît XVI a pratiqué des exorcismes lors d’une audience générale. Dans son ouvrage, le Père Gabriele Amorth, exorciste du diocèse de Rome, révèle que le pape aurait «guéri», par une simple bénédiction, deux hommes prétendument possédés par le démon lors d’une audience générale au Vatican en 2009.
Des extraits de l’ouvrage, «Le dernier exorciste» (Editions Piemme), qui fait le récit de cet événement passé inaperçu à l’époque, ont été publiés le 2 février par l’hebdomadaire italien «Panorama». Au Vatican, si l’on ne souhaite pas confirmer cet événement, on indique cependant qu’il n’a rien d’impossible.
«Rien d’impossible»
Au cœur d’un long dossier consacré par «Panorama» aux exorcismes figure ainsi un article au titre sensationnel, «Satan au Vatican». Le Père Amorth y raconte en particulier au vaticaniste italien Paolo Rodari l’exorcisme pratiqué presque involontairement par Benoît XVI en mai 2009.
Cet épisode s’est produit, explique le Père Amorth, lors de la traditionnelle audience générale du mercredi, place Saint-Pierre. Il raconte ainsi comment deux hommes avaient pu, avec l’aide de deux assistantes du prêtre exorciste, accéder au secteur réservé aux personnes malades et handicapées afin de s’approcher au maximum du pape. Ce dernier, remarquant l’agitation qui avait pris les deux hommes à son passage en papamobile, ne se décomposa pas en voyant ces deux êtres possédés, avant de les exorciser.
«Le pape lève un bras et bénit les 4 personnes, pour les deux possédés c’est une secousse furieuse, raconte le Père Amorth, (…) puis ils reviennent à eux et ne se souviennent plus de rien». Plus étrange, le prêtre exorciste raconte que les deux hommes, après avoir été fortement secoués, sont tombés «3 mètres en arrière».
Dans l’extrait publié par «Panorama», le Père Gabriele Amorth fait également le récit de deux exorcismes similaires réalisés par Jean Paul II au cours d’audiences générales. Ces deux évènements, intervenus l’un en 1982 et l’autre en 2000, avaient déjà été racontés par le célèbre exorciste en 2003.
Le pape, comme tout évêque, a le pouvoir de prononcer des exorcismes. Autrement, «personne ne peut légitimement prononcer des exorcismes sur les possédés, à moins d’avoir obtenu de l’Ordinaire (l’évêque, ndlr) du lieu une permission particulière et expresse», affirme le Code de droit canon.
En janvier 1999, le Saint-Siège avait publié un document intitulé «De Exorcismis et supplicationibus quibusdam» (Des exorcismes et des prières qui s’y rapportent), instaurant un nouveau rite liturgique très précis concernant les prières d’exorcisme. Cette pratique, régie par le Rituel romain de 1614, avait été révisée dans son ensemble à l’occasion du Concile Vatican II (1962-1965).
Le cardinal Jorge Arturo Medina Estevez, alors préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, avait souligné la continuité entre les différentes versions. Cette dernière est «plus sobre», avait-il expliqué, dans le sens ou les prières utilisées ne sont plus faites «de dédain ou d’injure au démon», mais reconnaissent le diable «dans sa raison d’être substantielle, c’est-à-dire le mal, comme ennemi de Dieu».
Un an plus tard, la Congrégation pour la doctrine de la foi, sous la responsabilité du futur pape Benoît XVI, avait publié à son tour une Instruction sur «les prières pour obtenir de Dieu la guérison». Ce document invitait particulièrement à ne pas confondre les «prières de guérison» et les «prières d’exorcisme». (apic/imedia/cp/ami/be)