Belgique: une «paroisse rebelle» perd son statut
La paroisse Don Bosco de Buizingen, au centre de la Belgique, perdra son statut de paroisse de l’archidiocèse de Malines-Bruxelles, rapporte le 27 mars 2024 l’agence d’information Cathobel. En cause, des pratiques non conformes aux règles de l’Eglise, telles que la célébration de l’Eucharistie par des laïcs.
Il s’agit d’une décision rare, voire inédite en Belgique, note Cathobel. Le vicariat du Brabant et de Malines a officiellement annoncé le 25 mars que la paroisse Don Bosco de Buizingen allait perdre son statut. La communauté ne sera pour autant pas exclue de l’Eglise catholique. Elle continuera de fonctionner en tant que «communauté de foi indépendante», et elle «aura l’espace nécessaire pour poursuivre ses activités, comme d’autres mouvements ou organisations dans l’Eglise», a précisé le vicariat.
Sacrements par des laïcs
La décision aurait été prise d’un commun accord. Depuis une vingtaine d’années, la «paroisse rebelle», comme l’appellent certains, avait expérimenté de nouvelles manières d’assurer une présence chrétienne au sein de la société. L’église a été réaménagée en espace ouvert, pour accueillir, outre les eucharisties, différentes activités, notamment psycho-sociales.
Bien que cette créativité ait été saluée par les fidèles, des «divergences fondamentales» sont apparues entre l’archidiocèse et la paroisse concernant la célébration des sacrements, en particulier l’Eucharistie. En l’absence de prêtre depuis plusieurs années, des laïcs, hommes ou femmes, président l’Eucharistie et célèbrent les baptêmes ou les mariages. Or, selon le Catéchisme, seul le prêtre validement ordonné peut consacrer l’Eucharistie (278).
Une «église laboratoire»
Laurens Vangeel, porte-parole du vicariat, a précisé que la concertation ne s’était pas déroulée dans un esprit d’opposition, mais de façon respectueuse. «Et nous continuerons d’échanger avec Don Bosco Buizingen pour déterminer quelle forme prendra la future communauté de foi.»
Els Paridaens, coordinatrice de la paroisse Don Bosco, a déclaré au média De Standaard que les responsables avaient plaidé la possibilité d’être une «église laboratoire». «Rome nous invite aujourd’hui à repenser l’Église de demain, n’est-ce pas ce que nous faisons?», s’est elle également interrogée en rapport au processus synodal. (cath.ch/cathobel/ag/rz)