Le cardinal Jozef De Kesel, président de la Conférence des évêques de Belgique |© Dailymotion
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Belgique: les évêques invitent à bâtir une société plus solidaire

La solidarité doit être la base de la société de demain, écrivent les évêques catholiques de Belgique à l’adresse des personnalités politiques formant le gouvernement fédéral. Le nouveau Premier ministre Alexander De Croo et son équipe ayant prêté serment devant le Roi, le vote de confiance au Parlement aura lieu samedi 3 octobre 2020.

Présentant les grandes lignes de l’accord de gouvernement conclu le 30 septembre 2020 entre les libéraux, les socialistes, les écologistes et les chrétiens-démocrates flamands du CD&V, Alexander De Croo a annoncé «une trajectoire de réformes pour que politique rime davantage avec éthique dans notre pays, pour remettre le citoyen au cœur des préoccupations. Car l’immobilisme politique, le cynisme et l’intérêt personnel ont trop primé ces dernières années».

Placer les plus fragiles au centre des préoccupations

Ce discours répond d’une certaine manière au message des évêques, demandant «que la solidarité avec les gens en situation de pauvreté soit une pierre angulaire dans tous les choix et décisions politiques».

La Conférence épiscopale belge avait envoyé le 26 septembre un mémorandum aux différents partis politiques en train de former le nouveau gouvernement fédéral, exhortant notamment les responsables à se préoccuper des plus fragiles, des malades et de ceux qui les soignent, particulièrement en cette période de pandémie du Covid-19.

Une période difficile

Les évêques mentionnent notamment, dans cette période difficile, la nécessité ne pas oublier les personnes qui se sentent seules, qui ne reçoivent plus de visite et ne savent pas comment continuer à vivre. Ils se soucient encore des familles qui vivent dans l’incertitude, car elles ne savent pas si elles vont garder leur emploi, des personnes en situation de pauvreté, qui souffrent du fossé qui continue à se creuser entre riches et pauvres, des jeunes désemparés et sans perspectives. Ils n’oublient pas les demandeurs d’asile qui cherchent à être accueillis et qui viennent de pays en guerre où ils sont menacés, discriminés, abandonnés ou sans espoir de survie.  

Dans cette crise multiforme que vit la Belgique, «qui fait vaciller tous les équilibres et les projets», l’épiscopat belge énonce ainsi une série de demandes non négociables, comme le fait que la vie soit respectée, «dans ses dimensions écologique, sociale, économique et éthique, à toutes ses étapes, en particulier la vie qui va naître et celle qui s’en va».

Défense de la vie du début à la fin

Les évêques de Belgique, défendant l’accompagnement pastoral en fin de vie, condamnent sans ambiguïté l’euthanasie. «Une demande d’euthanasie n’est pas une raison pour abandonner une personne. (…) Par contre, ne pas être présent au moment même de l’acte de l’euthanasie est une question de bon sens», déclarait le cardinal Jozef De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles et président de la Conférence épiscopale, en juin 2020 dans l’hebdomadaire belge d’informations et d’actualités religieuses Dimanche.

S’opposant à la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse, les évêques dénonçaient en novembre 2019 le fait que l’avortement était désormais considéré en Belgique comme «une intervention médicale ordinaire».

Une soif spirituelle incontestable

Les évêques rappellent que la société belge est traversée par une incontestable «soif spirituelle». Ils estiment nécessaire d’intensifier le dialogue permanent avec les responsables de tous les cultes et souhaitent que le gouvernement réunisse tous les cultes et la laïcité une fois par an pour traiter de certains sujets importants.

«Notre vivre ensemble est blessé gravement par la pandémie [du coronavirus, ndlr]. Nous en avons fait et en faisons l’expérience jour après jour. Dieu sait si l’humanité a plus que jamais besoin d’espérer et d’aimer !» Et l’Eglise catholique en Belgique d’exhorter les diverses familles politiques à prendre prioritairement des décisions «qui donnent sens à la vie et qui, dans le respect des convictions de chacun, permettront de ‘vivre autrement’». (cath.ch/cathobel/be)

Le cardinal Jozef De Kesel, président de la Conférence des évêques de Belgique |© Dailymotion
2 octobre 2020 | 00:46
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 3  min.
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