Belgique: le pape était averti de la prière pour les homosexuels

La prière pour les couples homosexuels, publiée le 20 septembre 2022 par les évêques de la région flamande de Belgique, est issue d’une démarche entamée trois ans auparavant. Le pape François et le Vatican en avaient été avertis, affirme le journal La Croix.

En réalité, le texte de «bénédiction» était en gestation, en Belgique, depuis quatre ans, note le quotidien français. La démarche remonterait à mai 2018 lorsque, après avoir été reçus par le pape François, des intellectuels et théologiens flamands, regroupés au sein d’un groupe de réflexion baptisé «Logia», ont pris la décision d’étudier la manière dont l’Église catholique pourrait mieux accueillir les personnes homosexuelles.

«Le pape avait insisté auprès d’eux sur l’importance de l’accueil de tous dans l’Église», se souvient une source proche de l’épiscopat belge. «Logia» avait alors pris contact avec le cardinal Jozef De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles, qui avait chargé les membres du groupe de travailler sur la question.

Mais le processus a subi un coup d’accélération en mars 2021, à l’occasion de la simultanéité d’un crime homophobe très médiatisé en Belgique et la publication par la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) d’un rappel sur l’illicéité de bénir des couples homosexuels. Des évêques flamands font remonter à Rome le sentiment de malaise qui résulte de cette situation.

Les évêques flamands en communion avec le pape

De tous ces entretiens à Rome, les membres de l’épiscopat flamand tirent aujourd’hui la certitude que leur projet n’est dirigé contre personne, et surtout pas contre Rome. Les prélats assurent être en communion avec le pape François sur la question. L’épiscopat flamand s’appuie en particulier sur la prise de distance de François avec le document de la CDF, implicitement suggérée en mars 2021, assure La Croix.

Les évêques tiennent à rappeler que le canevas de prière pour les couples homosexuels n’est que l’une des mesures adoptées pour mieux accueillir ces personnes dans l’Église. Le journal français mentionne une source proche de l’épiscopat affirmant que «Nous pensons que ce n’est pas contraire à la volonté de Dieu, s’il y a un amour réciproque, la fidélité, de l’attention à l’autre.» Le sujet sera certainement au cœur de la visite ad limina des évêques belges à Rome, dès le 21 novembre prochain. (cath.ch/cx/arch/rz)