Bavière: Un prêtre africain victime de menaces racistes quitte sa paroisse
L’abbé Olivier Ndjimbi-Tshiende, curé de Zorneding, en Haute-Bavière, a quitté sa paroisse après avoir reçu de nombreuses menaces de mort. Le prêtre d’origine congolaise qui s’était engagé pour l’accueil des réfugiés a également reçu des insultes racistes.
Face à la pression, le prêtre, âgé de 66 ans, a demandé un congé qui lui a été accordé, a indiqué le 8 mars 2016 l’archevêché de Munich-Freising dont dépend la paroisse. Le curé a également informé sa communauté de son départ pour le 1er avril.
En automne dernier, une controverse avait éclaté entre le curé et sa communauté et la section locale de l’Union chrétienne-sociale (CSU) sur la politique d’accueil des réfugiés en Bavière. Des politiciens locaux avaient lancé des injures racistes contre le curé le traitant notamment de ‘sale nègre’. Les auteurs de ces dérapages ont dû démissionner de la CSU. Mais c’est alors qu’ont commencé les menaces anonymes allant jusqu’ à souhaiter de l’envoyer à Auschwitz.
Titulaire d’un doctorat en philosophie obtenu à Munich dans les années 1990, l’abbé Ndjimbi-Tshiende est revenu en Allemagne en 2005 après avoir travaillé dans son pays. Il est depuis plusieurs années citoyen allemand et était curé de Zorneding depuis quatre ans.
Un racisme ordinaire croissant
Cette affaire de racisme ordinaire dans une Bavière encore très catholique (la patrie du pape Benoît XVI) et où domine l’Union chrétienne sociale CSU a vivement choqué en Allemagne. Une pétition en ligne a rassemblé quelque 40’000 signatures en un jour. Au-delà, elle témoigne du climat tendu en Allemagne autour de la question de l’accueil des réfugiés. La chancelière Angela Merkel défend une politique d’ouverture très contestée au sein de son propre camp. La violence verbale voire physique contre les réfugiés a fortement augmenté au cours des derniers mois. (cath.ch-apic/kath.ch/mp)