Bangladesh: les reliques de saint Antoine précèdent le pape François
Le pape François se rendra au Bangladesh du 30 novembre au 2 décembre 2017. Un voyage attendu neuf mois après l’accueil, dans une grande ferveur populaire, de reliques de saint Antoine de Padoue dans le pays, rapporte le mensuel Le messager de Saint Antoine, à paraître en décembre 2017.
Réalisé en février dernier, le pèlerinage a parcouru les villes de Dacca, Chittagong, Barisal, Mymensingh, Rajshahi. Un long voyage réalisé en partie en bateau sur le Gange, et mais aussi en rickshaw dans la forêt du Bengala. A chaque étape les reliques étaient accueillies par les évêques, les curés, et des foules de fidèles.
Les 2 et 3 février, 70’000 personnes sont ainsi venues au sanctuaire de Panjora pour prier devant les reliques. Dans ce lieu dédié à saint Antoine, se trouve la première église consacrée à saint Antoine, construite au 16e siècle par les Portugais.
Une véritable ferveur qui a même attiré hindous et musulmans, affirme Le messager de saint Antoine. Un phénomène que le cardinal Patrick D’Rozario, archevêque de Dacca, espère renouvelé avec la visite du pape François dont, considère-t-il, «la personnalité dépasse les frontières des nations, des cultures, des religions».
Cet événement a pu voir le jour grâce à l’initiative du cardinal D’Rozario. Pour permettre ce pèlerinage, le haut prélat s’est d’abord rendu personnellement à la basilique franciscaine de Padoue, en Italie, où repose le corps du saint. Il a ainsi témoigné aux frères et à leur supérieur de la forte dévotion autour de saint Antoine au Bangladesh.
Un attachement hérité des Portugais, établis au Bangladesh au 16e siècle. Ils ont en effet été parmi les premiers Européens à se rendre dans ce qui n’était alors que la région du Bengale. L’arrivée de Vasco de Gama à Calcutta, en 1498, a été suivie quelques dizaines d’années plus tard par celle de ses compatriotes portugais dans la région. Ces marchands pour la plupart se sont installés dans le port de Chittagong, faisant commerce des épices.
Après une défaite contre l’empire moghol au 17e siècle, les Portugais ont perdu le contrôle de la ville. De nombreux descendants ont toutefois continué à y vivre, accueillant un peu plus tard l’arrivée des missionnaires portugais.
C’est pourquoi aujourd’hui encore, a confié le cardinal D’Rozario aux franciscains de Padoue, le saint a une grande importance aux yeux des chrétiens bangladais de toutes confessions. «L’amour des chrétiens bangladais pour saint Antoine, est un amour authentique», a assuré le haut prélat. «Un grand respect» pour saint Antoine, a-t-il encore témoigné, qui se manifeste notamment en raison des nombreuses grâces de Dieu» reçues par son intercession. (cath.ch/ah/pp)