Baltimore: les noms dans un rapport sur les abus seront divulgués

Un tribunal de Baltimore (Maryland) a ordonné que les noms des personnes mentionnées dans un rapport d’enquête sur les abus sexuels dans l’archidiocèse local soient divulgués. Le juge a estimé que la nécessité de transparence l’emportait sur la confidentialité.

La quasi-totalité des noms initialement expurgés dans un rapport du procureur général du Maryland sur les abus sexuels commis sur des enfants dans l’archidiocèse de Baltimore pourront être divulgués, a conclu Robert Taylor, juge associé à la Baltimore Circuit Court. La décision a été publiée par l’archidiocèse le 22 août 2023.

La mesure met fin à une longue bataille juridique, note le média américain Crux. Les victimes et les associations de défense des droits humains sont à l’origine des demandes de divulgation des noms, alors que les autorités ecclésiastiques s’y opposaient, arguant de la confidentialité.

Le rapport initial a été publié le 5 avril dernier. Il décrit plus de 600 cas d’abus sexuels sur des enfants commis par 156 abuseurs de l’archidiocèse de Baltimore. La majorité des abus identifiés ont eu lieu entre les années 1940 et 2002. Le rapport initial contenait 46 noms qui n’avaient pas été divulgués. La nouvelle version révèlera donc 44 de ces 46 noms. Dix d’entre eux figurent sur la liste des «agresseurs» du rapport, et cinq responsables de l’archidiocèse sont nommés.

La transparence comme priorité

Les dix noms des «auteurs d’abus» avaient été initialement caviardés dans le rapport initial. Mais dans les mois qui ont suivi, neuf de ces noms ont été révélés par voie de presse et un a été inscrit sur une «liste d’accusés crédibles» que l’archidiocèse tient à jour sur son site web.

Quatre de ces dix personnes se sont opposées à la révélation de leur nom dans le nouveau rapport, affirmant que les accusations sont fausses. Outre le nom ajouté sur la liste de l’archidiocèse, quatre personnes ne sont pas manifestées et une est décédée.

Quant aux autres personnes dont le nom a été expurgé dans le rapport initial, la Cour a souligné que même si la plupart d’entre eux «ont joué des rôles relativement mineurs» dans les abus et les dissimulations, il était toujours important d’inclure leurs identités «à des fins de transparence».

A noter que plus de la moitié des 187 diocèses américains ont déjà publié des listes de prêtres abuseurs. (cath.ch/crux/ag/rz)