Les élèves de l'école du Sacré-Coeur, à Manama (Bahreïn), sont de diverses religions | © shsbahrain.com
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Bahreïn: les élèves du Sacré-Cœur «impatients» de rencontrer le pape

Lors de son voyage au Bahreïn, du 3 au 6 novembre 2022, le pape François a rendez-vous avec des jeunes, à l’école du Sacré-Cœur, unique établissement scolaire catholique du pays, tenu par les carmélites apostoliques. La structure, qui accueille 1’400 élèves, est intégrée à la société composite bahreïnie et bénéficie d’une importante reconnaissance dans le pays du Golfe, explique sœur Roselyn Thomas, directrice depuis 2016.

Comment se prépare la visite imminente du pape? Que se passera-t-il dans votre école?
Soeur Roselyn Thomas: Nous sommes si enthousiastes! Quand j’ai annoncé aux enfants que le pape François venait visiter l’école, il y a eu un tonnerre d’applaudissements. Nous prions pour sa santé et pour que tout se passe bien lors de son voyage. Nous préparons beaucoup de choses, les enfants veulent chanter et parler. Ils me demandent: «Est-ce qu’on pourra toucher le pape? Est-ce qu’on pourra s’approcher de lui? Est-ce qu’on pourra prendre un selfie avec lui?» Tous sont très impatients de le rencontrer.

Au cours de cette rencontre dans l’auditorium, le pape a rendez-vous avec quelque 600 jeunes de 12 à 25 ans. Sont attendus, des élèves de notre école, d’anciens élèves et d’autres catholiques venant d’autres écoles. Il y aura une cérémonie d’accueil, puis trois jeunes – dont un musulman – donneront leur témoignage, et le pape leur parlera.

Qu’attendez-vous de ce voyage du pape?
Cela va être un très grand événement de grâce, une grande bénédiction pour nous. La préparation en elle-même est si enthousiasmante. Le pape est un artisan de paix, il apportera plus de paix.

Quelle est l’histoire de cette école unique en son genre au Bahreïn?
La paroisse catholique à Manama a commencé en 1938 et les prêtres ont senti qu’il y avait un besoin d’éduquer la population catholique au Bahreïn. C’est ainsi qu’ils ont pensé à une école. Elle a ouvert en 1948 avec seulement quelques élèves. En 1953, la structure a été confiée aux sœurs missionnaires comboniennes d’Italie, qui l’ont dirigée de façon remarquable. Elles se sont donné beaucoup de peine pour cette mission.

«Les Bahreïnis sont sympathiques, ouverts, il y a du respect»

Les autorités du Bahreïn étaient vraiment satisfaites de leur travail et de la façon dont l’école était gouvernée. Le nombre d’élèves n’a cessé d’augmenter et la structure a reçu l’approbation du Royaume uni pour délivrer le General Certificate of Education (GCE) et l’International General Certificate of Secondary Education (IGCSE). En 2003, l’évêque a invité les sœurs du carmel apostolique, dont je fais partie, à prendre le relais.

Qui sont vos élèves?
Nous avons 1’400 élèves âgés de 4 ans à 16 ans, dont une majorité d’élèves catholiques, provenant tous de nationalités différentes. Cette année, nous avons des étudiants de 29 nationalités, la majorité venant d’Asie. Nous proposons aussi des deuxièmes langues, comme l’arabe, le français, l’hindi et le philippin. Nous avons 30% d’étudiants musulmans dans l’école, et d’autres religions comme des hindous, et des sikhs. En cours de religion, nous enseignons le christianisme et l’islam dans l’école. Un quart de nos élèves (25%) sont bahreïnis.

De quelle réputation jouit votre école dans un pays à majorité musulmane?
Nous recevons un grand nombre de demandes d’adhésion à notre école, pour ses valeurs sa discipline, ses encouragements. Notre devise est «Caritas et Veritas». Nous essayons de préparer nos élèves à la citoyenneté mondiale. Beaucoup vont ensuite dans d’autres pays pour poursuivre leurs études. Quand ils reviennent, ils nous expriment leur gratitude pour l’éducation fournie.

Notre communauté de cinq religieuses essaie aussi de visiter les familles, quand les enfants ou leurs parents sont malades, ou quand il y a un décès. Nous visitons la prison une fois par mois et nous participons au catéchisme dans la paroisse, où viennent 2’000 enfants chaque vendredi. Dans l’école, nous recevons également des élèves dont les familles ont peu de moyens financiers, car nos frais de scolarité sont assez bas.

Comment se passent les relations avec le pouvoir sunnite?
Les Bahreïnis sont sympathiques, ouverts, il y a du respect. Nous trouvons qu’il y a une grande liberté religieuse donnée par le pays et nous l’expérimentons au sein de l’école. C’est une très belle expérience. Au ministère de l’Éducation, on sent du respect et du soutien. On ne nous crée pas d’ennuis inutiles ici, toutes les religions, toutes les langues, sont incluses. (cath.ch/imedia/ak/rz)

Les élèves de l'école du Sacré-Coeur, à Manama (Bahreïn), sont de diverses religions | © shsbahrain.com
20 octobre 2022 | 14:42
par I.MEDIA
Temps de lecture : env. 3  min.
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