En Azerbaïdjan, le pape plaide pour la liberté religieuse
La dernière étape du voyage apostolique du pape François dans le Caucase, le 2 octobre 2016, a été consacrée au dialogue entre les communautés religieuses d’Azerbaïdjan. Le pontife a plaidé à cette occasion pour la liberté religieuse.
Après avoir échangé en privé avec le cheikh des musulmans du Caucase, le chef de l’Eglise catholique a affirmé la nécessité de la religion pour l’homme, et défendu une «authentique liberté» de choisir sa religion.
«Lien vertueux» entre sociétés et religions
Après sa rencontre avec les autorités civiles, le pape s’est rendu à la mosquée Heydar Aliyev de Bakou, construite à l’initiative de l’actuel président éponyme. Devant l’évêque orthodoxe Alexandre, les représentants de l’islam et ceux de la communauté juive d’Azerbaïdjan, le successeur de Pierre a souligné dans son intervention le «lien vertueux entre sociétés et religions».
C’est un «devoir pour chaque société civile de soutenir la religion», a expliqué le pape François. Car la religion est une nécessité pour l’homme, a-t-il affirmé, c’est «une boussole pour l’orienter vers le bien et l’éloigner du mal».
Face au «nihilisme»
Les religions ont une tâche éducative, a-t-il plaidé: «aider l’homme à tirer le meilleur de lui-même», dans une société où sévit le «nihilisme». En Azerbaïdjan, à l’instar des anciennes républiques soviétiques, la société est particulièrement touchée par la sécularisation, après 70 ans de communisme.
Et c’est pourquoi, a poursuivi le Souverain pontife, il est nécessaire de garantir aux religions une «réelle et authentique liberté», plutôt que de priver l’homme de la liberté de choix, ou de lui imposer un credo déterminé.
En Azerbaïdjan, depuis 2010, une loi punit de sanctions financières plus lourdes le prosélytisme et les manifestations religieuses non-autorisées, sous couvert de lutte contre le terrorisme.
«Jamais plus de violence au nom de Dieu !»
Le pape François a ensuite loué la concorde entre les religions, sans syncrétisme ni «ouverture diplomatique qui dit oui à tout pour éviter les conflits» (exhortation apostolique Evangelii gaudium, 2013).
Dans «la nuit des conflits que nous sommes en train de traverser», a encore précisé le pontife, les religions doivent être des «aubes de paix», des «semences de renaissance parmi les dévastations de mort». En vue de la recherche du bien commun, il est ainsi important de ne pas mettre en évidence les divisions, attiser les tensions et tirer profit des oppositions.
Le pape François a une nouvelle fois appelé les participants de la rencontre à ne pas instrumentaliser les religions, car «la voix de trop de sang crie vers Dieu». «Jamais plus de violence au nom de Dieu!», s’est-il de nouveau écrié.
Auparavant, le pape avait rencontré en privé le cheikh des musulmans du Caucase, Allahshukur Pashazadeh. Influent dans le monde musulman, ancien membre du Soviet Suprême de l’URSS, et actuel représentant du Conseil pour les relations interreligieuses, le cheikh avait reçu des mains de Jean Paul II la médaille de l’ordre de Saint-Grégoire. Le pape François lui a offert une peinture du château Saint-Ange, surplombée par une statue de saint Michel.
Le pape doit reprendre l’avion à 19h15 (GMT+4) à Bakou, pour atterrir à l’aéroport de Ciampino à Rome à 22h (GMT+2). (cath.ch-apic/imedia/ap/mfa/be)