Avec Theodia, les horaires des messes de Suisse romande sur cath.ch
Dès le 17 octobre 2018, les horaires des messes de Suisse romande vont figurer sur cath.ch. Une initiative développée par la société Hemmer SA de Fribourg, en lien avec les Editions Saint-Augustin et Cath-Info. Rencontre avec le créateur de Theodia, Jean-Baptiste Hemmer.
Jean-Baptiste Hemmer a la fougue des jeunes entrepreneurs. Le Fribourgeois, 36 ans, catholique engagé, est père de famille. A côté de ses activités prenantes de responsable informatique, il a fondé Theodia, le site internet qui indique les horaires de messes en Suisse romande. L’objectif est clair: ramener du monde dans les églises. Pour cela, il fallait donner accès facilement, sur son ordinateur, aux horaires de messes. Des horaires souvent disparates et irréguliers selon les secteurs paroissiaux et les jours de la semaine.
Theodia, soutenu par les Editions Saint-Augustin et Cath-Info (sur le site cath.ch), est original. Utile de surcroît. Trouver sur un même site les horaires liturgiques, il fallait le faire. Faire éclater les frontières cantonales et trouver sur une même fenêtre informatique les horaires de toutes les célébrations, c’est pratique. Pour cela, un «truc»: la géolocalisation. «Nous affichons les horaires de manière dynamique, grâce à une carte géographique qui recense tous les lieux de culte, explique Jean-Baptiste Hemmer».
Le secret, la carte
C’est simple comme un clic. Il suffit, sur cath.ch, de se rendre sous l’onglet ‘services’, puis de choisir la rubrique ‘horaire des messes’. Je recherche le lieu de culte où je désire me rendre. Et je clique sur la petite icône en forme de goutte inversée. Aussitôt une colonne s’affiche, à gauche de la page ouverte, pour m’indiquer les horaires des messes à proximité. Une vraie fiche signalétique de chaque église avec localisation sur une carte géographique. «La carte, c’est le secret de theodia. Nous n’affichons pas les horaires sur une liste, par paroisse, par Unité pastorale ou par décanat. On tient compte uniquement du rayon dans lequel le fidèle peut se déplacer, de la langue et du rite souhaité».
La technologie est basique. Et le gain de temps pour la gestion des horaires est évident. «Il a fallu convaincre les paroisses, dans un maximum de lieux en Suisse romande, raconte Jean-Baptiste Hemmer. Ce fut un travail de fourmi, mais on y est arrivé, petit à petit!» Les secrétaires de paroisses ou les curés peuvent donc déposer les horaires eux-mêmes sur un agenda Google. Et partager ce calendrier avec une autre personne, un sacristain par exemple, qui peut donner une information complémentaire sur un mariage, un enterrement, tout événement de la vie paroissiale.
820 lieux en Suisse
Il s’agit d’une initiative privée. La société Hemmer SA existe à Fribourg depuis 17 ans. Elle connaît bien les paroisses pour avoir beaucoup collaboré avec elles. «Mais, dit le maître d’œuvre de Theodia, pour mettre en place la diffusion d’horaires sur le Web, si nous mettons des responsables d’Eglise autour d’une table, chacun arrive avec sa vision. Et ça coince». Le privé a donc donné ses impulsions. «C’est le meilleur moyen pour réaliser un tel projet. Nous avons mis quelques années pour aboutir, confie Jean-Baptiste Hemmer. Il s’agissait de simplifier la gestion des horaires par les paroisses avec un système simple d’utilisation».
Pari réussi: en Suisse, désormais 820 lieux de culte sont répertoriés. Et pas juste les offices en français. «Les communautés linguistiques ont aussi adhéré au mouvement, dit le fondateur de Theodia. Ainsi les communautés espagnoles, portugaises, italiennes et vietnamiennes publient elles-mêmes les horaires». Résultat: toutes langues confondues, 580’000 messes figurent sur le site.
Le Wikipédia des messes
Toutefois, Jean-Baptiste Hemmer ne souhaite pas s’arrêter en si bon chemin. «Il faut mettre la technologie au service de l’Eglise. Et ne pas rester en queue de peloton». Des propos qui rejoignent ceux du pape François, lui aussi très impliqué dans la technologie numérique et dont le compte Twitter rassemble chaque jour des millions de suiveurs.
Malgré l’existence de sites parallèles (messes.info né en France ou masstimes.org né aux Etats-Unis), la société Hemmer garde le cap. «Nous avons même déjà un pied aux Etats-Unis et en Islande…». Theodia.org, «le Wikipédia des messes», poursuit son expansion. (cath.ch/bl)