Aumônerie musulmane dans les centres fédéraux d’asile
Le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) a instauré définitivement l’aumônerie musulmane dans les centres fédéraux pour requérants d’asile (CFA). Cette décision découle des résultats très positifs du projet pilote. La loi sur l’asile doit néanmoins être modifiée pour assurer le financement à long terme de ce service.
Depuis le 1er janvier 2023, l’aumônerie musulmane fait désormais partie intégrante de l’offre des CFA et complète ainsi celle des Eglises nationales, indique un communiqué du SEM. Lancé en 2021, le projet pilote d’aumônerie musulmane s’est terminé à fin décembre 2022. Deux évaluations, réalisées par le Centre suisse islam et société (CSIS) de l’Université de Fribourg, ont montré que ce service avait largement fait ses preuves.
Les aumôniers musulmans constituent en effet une ressource précieuse pour les CFA dans leur ensemble: les requérants d’asile font volontiers appel à eux, tandis que les professionnels actifs dans les CFA apprécient particulièrement leurs compétences religieuses, culturelles et linguistiques. De même, les Eglises nationales soutiennent la présence d’aumôniers musulmans dans les CFA, dont la collaboration avec les aumôniers chrétiens s’avère fructueuse.
Au total, le SEM emploie six aumôniers musulmans, dont une femme, dans les régions d’asile de Zurich, de Suisse romande et de Suisse orientale ainsi que dans la région Tessin et Suisse centrale.
Comme pour le projet pilote, l’aumônerie musulmane continuera d’être financée sur le crédit d’exploitation des CFA. Au total, les coûts s’élèvent à environ 450’000 francs par an. La loi sur l’asile permet de prendre en charge ces coûts. La base légale étant toutefois très générale, une formulation explicite s’impose afin de garantir le financement à long terme de ce service par le SEM. Une disposition correspondante a ainsi été intégrée au projet de révision de la loi sur l’asile, dont la consultation a démarré le 25 janvier 2023. (cath.ch/com/mp)