Aumônerie: les églises évangéliques deviennent partenaires de l'Armée
Les églises évangéliques sont désormais autorisées à envoyer du personnel qualifié pour le service œcuménique de l’aumônerie de l’Armée suisse. La décision fait suite à une rencontre entre le commandant de corps Thomas Süssli, et des représentants de communautés chrétiennes, rapporte le Département de la défense (DDPS) le 2 novembre 2020.
L’organisation faîtière alémanique «Freikirchen.ch» et le «Réseau évangélique Suisse (RES)» ont signé un partenariat avec l’Aumônerie de l’Armée, confirme la RES dans un communiqué. Lors de la rencontre du 2 novembre, étaient présents des représentants des trois Eglises nationales (l’Eglise catholique romaine en Suisse, l’Eglise évangélique réformée de Suisse (EERS), l’Eglise catholique chrétienne) et des deux faîtières évangéliques.
Thomas Süssli a parlé de cet événement comme d’un jour historique. «Il n’y a jamais eu une telle rencontre dans l’histoire suisse», a précisé le chef de l’Armée. Des accords existaient jusqu’à présent avec les trois Églises nationales.
Pas encore d’aumôniers non-chrétiens
Les discussions ont porté sur l’ouverture de l’Aumônerie de l’armée à la diversité religieuse, note le DDPS. «Étant donné que la société suisse est de plus en plus multiculturelle, une telle ouverture constitue un réel besoin».
Des représentants de communautés religieuses non-chrétiennes n’étaient pas présents lors de la rencontre, précise Noël Pedreira, aumônier catholique dans l’Armée. Il souligne que le dialogue est encore en cours avec ces communautés.
En 2018, le Conseil fédéral avait estimé que l’armée pourrait avoir des aumôniers musulmans, mais que les conditions n’étaient pas remplies actuellement. Le Conseil national avait refusé, en 2019, l’initiative parlementaire du Valaisan Jean-Luc Addor visant à interdire à l’armée d’engager des aumôniers musulmans. Le conseiller national UDC mettait notamment en avant des risques de prosélytisme djihadiste. (cath.ch/com/arch/rz)