Au Japon, le pape plaidera pour l'élimination des armes nucléaires
Lors de sa visite au Japon, du 23 au 26 novembre 2019, le pape lancera un appel «aussi vigoureux que possible pour l’élimination des armes nucléaires». Il plaidera en faveur de mesures concertées en vue de leur élimination totale, a promis le cardinal Pietro Parolin.
Le secrétaire d’Etat du Vatican l’a assuré lors d’un événement organisé à New York en parallèle de l’Assemblée générale des Nations Unies. Le cardinal Parolin s’exprimait à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires le 26 septembre 2019.
Au Japon, il est déjà prévu que le chef de l’Eglise catholique se rende dans les villes de Tokyo, mais également à Nagasaki et à Hiroshima, deux cités en grande partie rayées de la carte par des bombes nucléaires larguées par l’aviation des Etats-Unis les 6 et 9 août 1945.
Agir sans attendre pour bannir l’arme nucléaire
Cette plénière, a déclaré le cardinal Parolin dans son discours, est particulièrement opportune tant il devient «crucial» de mobiliser les dirigeants mondiaux, au plus haut niveau. Ces derniers doivent s’exprimer afin d’exhorter les Etats à prendre les mesures en vue de l’élimination des armes nucléaires. «Il convient d’agir maintenant», et non à une «vague date future». Il faut selon lui réagir sans attendre qu’une situation «idéale» de paix et de sécurité internationales advienne.
Le pape François compte donner l’exemple en novembre prochain lors de sa visite dans les villes d’Hiroshima et Nagasaki. Le «Saint-Père ne manquera pas à cette occasion de lancer un appel aussi vigoureux que possible en faveur de mesures concertées en vue de l’élimination totale des armes nucléaires», a déclaré le cardinal.
Bâtir une sécurité collective sans la bombe atomique
Dans cette recherche de concertation, la dixième Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en 2020 représente pour le cardinal Parolin une «occasion très importante pour tous les Etats membres d’œuvrer ensemble à la réalisation de l’objectif à long terme d’un monde sans armes nucléaires». Il s’agira alors de «rétablir le dialogue et la confiance en vue de notre sécurité collective», a-t-il estimé.
Le cardinal a également appelé «à la retenue et à des mesures concrètes» pour désamorcer les menaces nucléaires en particulier dans la péninsule coréenne et les territoires environnants. De ce point de vue, l’absence d’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires comme la modernisation des armes nucléaires constituent des «signes inquiétants de l’érosion continue du multilatéralisme et de l’ordre fondé» sur des règles.
Corée du Nord et Iran
Le Saint-Siège, qui a signé et ratifié le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, soutient les efforts de la communauté internationale pour relancer les négociations sur le programme nucléaire de la Corée du Nord, qui «menace l’intégrité du régime de non-prolifération».
Rome s’inquiète également du fait que Téhéran ait annoncé début septembre 2019 la mise en place de nouvelles centrifugeuses nucléaires, en réponse à l’abandon unilatéral des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien et aux sanctions économiques qui étranglent la population civile iranienne. La République islamique assure cependant toujours respecter ses engagements en matière de transparence concernant ses activités nucléaires. (cath.ch/imedia/xln/com/be)