Attentat: Le pape appelle le Pakistan à assurer la sécurité des minorités religieuses
Au lendemain d’un attentat au Pakistan survenu le dimanche de Pâques, visant des familles chrétiennes dont de nombreux enfants, le pape François a dénoncé, le 28 mars 2016, un crime «lâche et insensé». Après la prière du Regina Caeli, qui remplace l’Angélus durant le temps pascal, place Saint-Pierre, il a invité à prier pour les nombreuses victimes et appelé les autorités civiles du pays à assurer la sécurité de ses minorités religieuses.
La «Sainte Pâques a été ensanglantée par un attentat exécrable, qui a massacré de nombreuses personnes innocentes, pour la plupart des familles de la minorité chrétienne – surtout des femmes et des enfants -, rassemblées dans un parc public pour passer dans la joie la festivité pascale», a déploré le pape. Le chef de l’Eglise catholique a manifesté sa proximité aux victimes et à leurs proches, dénonçant un «crime lâche et insensé», et invitant à prier pour eux.
Au moins 29 enfants tués
Le pape a également appelé les autorités civiles et toutes les composantes sociales du pays à faire tous les efforts possibles pour assurer la sécurité de la population, en particulier des minorités religieuses plus vulnérables. «La violence et la haine meurtrière ne conduisent qu’à la douleur et à la destruction, a rabâché le pape, le respect et la fraternité sont l’unique voie pour atteindre la paix». Il a souhaité que Pâques soit l’occasion de prier pour que «s’arrêtent les mains des violents qui sèment terreur et mort», et que «dans le monde puissent régner l’amour, la justice et la réconciliation». Après quoi, le pape a invité la foule de pèlerins à prier un Je vous salue Marie pour les victimes.
Au lendemain de cet attentat suicide perpétré le dimanche de Pâques dans un parc très fréquenté de Lahore, à l’est du Pakistan, qui a fait au moins 72 morts, dont 29 enfants et 7 femmes, les talibans pakistanais ont affirmé avoir voulu délibérément viser la minorité chrétienne du pays: «Nous avons perpétré l’attentat de Lahore car les chrétiens sont notre cible», a déclaré à l’AFP par téléphone un porte-parole du Jamaat-ul-Ahrar, une faction du mouvement taliban pakistanais.
Violence fanatique
Peu après l’attentat, dans une déclaration à la presse, le ›porte-parole’ du Vatican, le Père Federico Lombardi, avait condamné la «violence fanatique» contre les minorités chrétiennes, et déploré cet «horrible massacre» qui «jette une ombre de tristesse et d’angoisse sur la fête de Pâques». «Avec le pape, avait-il indiqué, nous prions pour les victimes, sommes proches des blessés, des familles frappées d’une immense douleur» et de «l’ensemble du peuple pakistanais blessé». En dépit de ces «manifestations horribles de haine», avait-t-il ajouté, «le Seigneur crucifié pour nous et ressuscité continue de nous donner le courage et l’espérance nécessaires pour construire des chemins de compassion, de solidarité, de dialogue».
«Si le Christ est ressuscité, a assuré le pape aux fidèles lors du Regina Caeli, nous pouvons regarder avec des yeux et un cœur nouveaux chaque événement de notre vie, même ceux les plus négatifs. Les moments d’obscurité, d’échec et de péché peuvent se transformer et annoncer un chemin nouveau». Il a ensuite invité la foule de pèlerins à répéter cette phrase: «Christ, mon espérance, est ressuscité!», et encouragé à lire chaque jour de cette semaine, «cinq minutes, pas plus», un extrait de l’Evangile de la Résurrection du Christ. (cath.ch-apic/imedia/bl/rz)