Rome: La Congrégation pour le clergé reprend en main la formation des prêtres

Assurer une formation à la fois humaine, intellectuelle et affective

Rome, 16 juillet 2014 (Apic) Arrivé au Vatican il y a 6 mois, le Mexicain Jorge Carlos Patron Wong est le premier secrétaire de la Congrégation pour le clergé en charge des séminaires. Cette section, que Benoît XVI avait décidé de transférer de la Congrégation pour l’éducation catholique à cet autre dicastère en 2013, s’occupe désormais exclusivement de la pastorale des vocations et de la formation sacerdotale.

En très peu de temps, l’ancien évêque de Papantla, aujourd’hui âgé de 56 ans, a travaillé d’arrache-pied pour créer un réseau international, cherchant à accompagner les formateurs mais aussi à prolonger la présence de l’Eglise aux côtés des jeunes ordonnés par la mise en place, au Vatican, d’un cours de formation continue.

I.MEDIA: Quelle est votre mission?

Jorge Carlos Patron Wong: Il s’agit d’aider les Eglises particulières à réviser tout ce qui peut l’être concernant la pastorale des vocations et la formation des séminaristes. Il faut accompagner ceux qui sont appelés à être les pasteurs du peuple de Dieu. Pour cela, la Congrégation pour le clergé recherche une rencontre permanente, une relation avec toutes les personnes impliquées dans la pastorale des vocations et dans la formation permanente des prêtres. Nous cherchons à établir des réseaux de communion et de participation à des projets mais aussi à la recherche de solutions. Nous sommes ainsi en contact permanent avec les conférences épiscopales, les recteurs et tous les agents de pastorale des vocations. C’est un travail fascinant de rencontre avec les personnes, c’est une découverte permanente. Il y a également un vrai travail de communication. Entre nous, nous utilisons Skype, et nous sommes très actifs sur les réseaux sociaux.

I.MEDIA: A vos yeux, quel est le principal défi de la formation des prêtres?

J.C.P.W: Le défi principal est la nécessité de vivre sa vie comme une vocation, tout d’abord la vocation à suivre Jésus, mais aussi la vocation spécifique de chacun, qui peut avoir une multiplicité de formes. Nous sommes en relation avec les quelque 70 recteurs de collèges, de maisons sacerdotales ou de séminaires internationaux qui sont présents à Rome. Mais l’actualisation de ce que l’on a reçu est elle aussi très importante et elle doit être intégrale, comme la formation: à la fois humaine, intellectuelle et affective.

I.MEDIA: Comment assurer la formation continue des prêtres?

J.C.P.W: La formation ne connaît pas de terme, elle se poursuit tout au long de la vie sacerdotale. La Congrégation pour le clergé a mis en place, à partir du mois d’octobre prochain, un cours d’information d’un an, au rythme d’une session par semaine, destiné aux prêtres qui poursuivent leurs études à Rome. Cette formation continue innovante aura lieu dans les locaux du dicastère, tout près du Vatican. Cela se fera dans la perspective suivante : les prêtres sont les principaux moteurs de la vocation. C’est leur exemple, le témoignage de leur vie, qui encouragera les jeunes à faire des pas définitifs.

I.MEDIA: Comment assurez-vous le lien avec les séminaristes et prêtres en formation à Rome?

J.C.P.W: Je visite régulièrement les maisons de formation présentes à Rome. C’est nouveau. Par exemple, je me suis déjà rendu par 3 fois au Séminaire français. Les séminaristes ont monté une pièce de théâtre, j’ai assisté à leur répétition. Nous avons pu avoir des échanges dans un cadre informel. Je suis allé dîner chez eux, j’étais à table avec une quinzaine de séminaristes, nous avons dialogué, ils m’ont présenté leurs interrogations, leurs inquiétudes mais aussi leurs propositions. Pour la congrégation, il est important d’accompagner et d’encourager ce qui est fait au quotidien. Les cours sont importants, mais le plus important reste la vie en communauté, l’apprentissage de la vie fraternelle. Le dicastère doit servir de pont entre les maisons de formation et le Vatican.

I.MEDIA: Récemment, le sujet du célibat des prêtres est revenu sur le devant de la scène, avec «l’interview» du pape François dans La Repubblica …

J.C.P.W: Les gens qui n’ont pas fait l’expérience de la foi et de l’amour chrétien pensent parfois que la question du célibat est liée à la baisse des vocations. Mais des millions de personnes consacrées dans le monde donnent leur vie dans la joie. Chaque étape de l’Eglise a ses défis, il ne faut pas s’effrayer de cette baisse ou la dramatiser.

I.MEDIA: Et sur les 2% de prêtres pédophiles dont le pape aurait aussi parlé dans son entretien avec Eugenio Scalfari?

J.C.P.W: Toutes les réalités humaines sont imparfaites.

(apic/imedia/mm/bb)

16 juillet 2014 | 11:18
par webmaster@kath.ch
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