Assemblée générale de l’Association catholique suisse pour la presse (ACSP)

Lucerne: La presse catholique doit aussi faire entendre les voix «d’en bas»

Lucerne, 22 mai 2011 (Apic) La presse catholique doit aussi faire entendre les voix «d’en bas», et pas seulement se faire le porte-parole de la hiérarchie et de l’institution. Dans le cas contraire, elle risque de subir le sort des quotidiens catholiques et partisans traditionnels qui ont disparu du paysage médiatique ces dernières décennies. Cet avertissement a été lancé vendredi soir 20 mai à Lucerne par Markus Vögtlin, président de l’Association catholique suisse pour la presse (ACSP).

L’assemblée générale de l’ACSP a réuni une vingtaine de ses membres dans la fameuse «Wasserturm», sur le Pont de la Chapelle à Lucerne, à l’invitation de l’œuvre d’entraide catholique internationale «Aide à l’Eglise en Détresse» (AED), dont le siège suisse se trouve à Lucerne.

«N’être que le haut-parleur de la hiérarchie, c’est du passé ! «

«La presse catholique qui se contenterait d’être le haut-parleur de la hiérarchie, c’est du passé !», a lancé Markus Vögtlin, en remarquant toutefois que ce souhait peut exister de la part des institutions qui subventionnent la presse catholique. Mais pour lui, ce serait contre-productif, car le succès actuel des bulletins paroissiaux qui arrivent dans les ménages suisses est assuré aussi longtemps que les besoins et les intérêts du lectorat ne sont pas oubliés. Le président de l’ACSP a également plaidé pour que les informations religieuses soient davantage présentes dans la presse séculière, comme le prône d’ailleurs le «business plan» de la Conférence des évêques suisses (CES) pour les médias.

Dans ce sens, l’Association, qui a pour but de promouvoir le travail des catholiques suisses dans les divers médias, soutient notamment le projet éditorial «Christ und Welt» (Chrétien et monde), une page d’information religieuse hebdomadaire reprise par divers quotidiens de Suisse alémanique, principalement par la «Neue Luzerner Zeitung». Le cercle de lecteurs de ces publications hebdomadaires, ainsi que la présence sur internet (cf. www.skpv.ch, où ces pages peuvent également être lues) permettent certainement de toucher près de 240’000 lecteurs, a déclaré à l’Apic Markus Vögtlin.

Soutien à la présence d’informations catholiques dans la presse profane

L’association subventionne ainsi la publication de pages thématiques sur la religion, l’Eglise et les questions éthiques pour un montant à hauteur de CHF 19’’400.– en 2010. Ce projet permet aux lecteurs d’avoir accès à des thèmes qui autrement seraient laissés de côté, les médias profanes ne s’intéressant souvent qu’aux grands événements ecclésiaux ou aux scandales qui frappent les institutions religieuses, estime le président de l’ACSP. L’organisation soutient également le travail de l’agence de presse catholique apic-kipa, ou l’Association suisse des journalistes catholiques ASJC. Elle s’occupe également de la production et de l’administration du traditionnel «Dimanche des médias», qui s’intitule cette année «A la pêche aux bonnes dépêches».

A noter que si l’exercice 2010 boucle avec un bénéfice de CHF 4’760.– (sur un total des dépenses de CHF 194’054.– ), la part de cotisations des membres est en constante diminution (de CHF 40’216.– en 2009 à CHF 37’720.– en 2010). Les membres de l’ACSP sont en effet de moins en moins nombreux pour des raisons d’âge (1’100 membres en 2010 contre 1’200 en 2009), et l’association ne parvient plus depuis quelques années à trouver de jeunes membres.

Invitation à lutter pour le respect de la liberté religieuse dans le monde

L’Assemblée générale de l’ACSP s’est conclue par une partie thématique portant sur «La liberté religieuse dans le monde», présentée par Roberto Simona, responsable d’AED pour la Suisse romande et le Tessin, et spécialiste de l’islam et des minorités chrétiennes dans le monde. D’emblée le chercheur tessinois a rappelé que la liberté religieuse est autre chose que la simple «tolérance» souvent invoquée dans les pays musulmans. Il a relevé que la liberté religieuse ne concerne pas que la liberté de se rassembler pour des services religieux, mais qu’elle inclut la liberté de prédication et de mener des activités pastorales, ainsi que la liberté de se convertir à une religion.

Roberto Simona, co-auteur du rapport sur la liberté religieuse 2010 de l’AED, a estimé que l’on assiste à des violations de la liberté religieuse dans un tiers des pays du monde, et que cela touche près de 5 milliards d’individus dans le monde. «La liberté religieuse est un droit fondamental qui doit non seulement être protégé, a-t-il lancé, mais qui doit être propagé !» (apic/be)

22 mai 2011 | 12:15
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
Lucerne (96)
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