Argovie: les Églises se retirent des écoles publiques

L’Église catholique romaine et l’Église évangélique réformée du canton d’Argovie retirent leurs offres des écoles publiques du canton. Une décision provoquée par la baisse constante de fréquentation dans les cours facultatifs de religion ou les aumôneries.

kath.ch/traduction et adaptation: Raphaël Zbinden

Cela faisait des décennies que des délégués des Églises reconnues par l’État enseignaient la religion comme matière facultative dans les écoles argoviennes. Ils proposaient également des services d’aumônerie, de conseil et de mise en réseau. Les Églises étaient censées élargir cet engagement dans le cadre scolaire, alors que trois nouvelles écoles publiques vont ouvrir en Argovie dans les années à venir, en plus des six existantes.

Une question financière

Mais les perspectives financières ne permettent pas aux deux institutions religieuses de fournir ces services, indiquent-elles dans un communiqué. Elles ne pourraient pas être présentes sur les nouveaux sites avec des offres identiques ou comparables – du moins pas sans le soutien financier du canton.

A cela s’ajoute le résultat négatif d’une analyse du rapport coût-efficacité commandée par les deux Églises à l’Institut suisse de sociologie pastorale (SPI), basé à St-Gall. Malgré une appréciation fondamentalement positive du travail fourni par les délégués des Églises, l’étude conclut que «les offres ne sont utilisées que par un très petit nombre d’élèves. L’effet obtenu est donc faible et disproportionné par rapport aux ressources engagées par les deux Églises».

Face à ces constats, les Églises ont décidé, lors d’une séance commune, de mettre fin à l’offre dans les écoles du canton à la fin de l’année scolaire 2024/2025. Le conseil de l’Église catholique romaine a déjà pris cette décision, alors que les réformés se prononceront à ce sujet lors de leur synode de novembre.

Porte encore «entrouverte» à la collaboration

«Les autorités des Églises regrettent vivement la nécessité de cette mesure», peut-on lire dans le communiqué. Elles laissent toutefois la porte entrouverte à une nouvelle forme de participation. «A l’avenir, il appartiendra aux différentes écoles publiques du canton de décider si la branche facultative ‘religion, cultures, éthique’ – comme d’autres branches facultatives – pourra être mise au concours et si l’offre d’aumônerie et d’accompagnement pourra être intégrée dans des équipes de conseil interprofessionnelles des écoles.» L’initiative de cette démarche et son financement incomberaient alors aux écoles elles-mêmes, a confirmé à kath.ch l’Église catholique romaine dans le canton d’Argovie. (cath.ch/kath/rp/rz)