Après l’attentat de Nice, le quotidien du Vatican appelle à l’intégration
«Violence aveugle», c’est le titre de Une de L’Osservatore Romano, quotidien du Saint-Siège, le 15 juillet 2016, au lendemain de l’attentat survenu à Nice, en France. L’expression est celle du pape François dans un télégramme de condoléances pour qualifier l’attaque d’un camion ayant foncé sur la foule rassemblée pour voir le feu d’artifice au soir de la fête nationale, tuant au moins 84 personnes.
Dans un éditorial, Giuseppe Fiorentino, vice-directeur de L’Osservatore Romano, tente de répondre à cette question – bien que l’attentat n’ait pas encore été revendiqué – : «comment réagir à la violence djihadiste qui touche l’Europe ?». «La voie difficile de l’intégration à travers l’éduction est certainement la plus impopulaire dans de tels moments, dominés par l’émotion, fait-il remarquer. Mais à bien y regarder, elle pourrait constituer un investissement à long terme pour tenter d’éliminer le risque de la radicalisation».
Un Occident inconscient du terrorisme mondial
Elargissant sa réflexion à l’échelle européenne, Giuseppe Fiorentino assure aussi que «l’unité que l’Europe a désormais perdue» – en référence au Brexit – est pourtant plus que jamais nécessaire. Selon lui, le terrorisme, et notamment les attentats de ces derniers mois, ont contribué à désagréger l’Europe. «Il est inévitable, quand on se sent en danger, qu’il y ait tendance à s’enfermer, chez soi ou dans son propre pays», analyse-t-il encore. Et le vice-directeur du quotidien du Saint-Siège de déplorer qu’une partie de la politique européenne ait instrumentalisé la peur, en arrivant à poser l’équation: réfugiés = terroristes’».
Tandis que l’Occident est «presque inconscient du terrorisme qui sévit dans d’autres parties du monde, en l’alimentant en outre avec le trafic d’armes», conclut-il, «l’Europe affronte divisée un défi historique, celui du terrorisme à domicile. Et c’est déjà une défaite». (cath.ch-apic/imedia/bl/mp)