Après la canonisation, des rues Marguerite-Bays?
«Pouvez-vous m’indiquer la rue Marguerite-Bays?» Suite à la canonisation de la couturière de La Pierra, le 13 octobre 2019, la question pourrait être entendue à Siviriez ou dans une commune du canton de Fribourg. L’idée, sous certaines conditions, ne soulève pas de refus.
Bernard Hallet, avec La Liberté
Siviriez, commune d’origine de sainte Marguerite Bays n’a pas de rue à son nom. «Nous y réfléchissons, elle pourrait effectivement donner son nom à une rue ou à une place», indiquait René Gobet, le syndic de la commune, dans les colonnes du quotidien fribourgeois La Liberté. Jean-Paul Conus parle d’une inscription de la sainte dans la nomenclature locale «tout à fait souhaitable». Un sujet au menu d’une prochaine rencontre avec les autorités affirme le président de la Fondation Marguerite Bays.
Ailleurs dans le canton, la sainte pourrait donner son nom à une rue ou une place de la ville de Fribourg. Le conseiller général Emmanuel Kilchenmann (udc) «songe à déposer une proposition en ce sens». Le retentissement mondial de cette canonisation pourrait, selon lui, doper le tourisme de pèlerinage. Mais il exclut à priori de changer le nom d’une rue existante.
L’élu socialiste de al ville Christoph Allenspach, pourtant coauteur du postulat demandant à débaptiser l’avenue Jean-Marie-Musy (1876-1952), un conseiller fédéral décrié pour ses contacts avec des nazis, n’est pas pour le remplacer par celui de la sainte de La Pierra. «Ce ne serait certainement pas représentatif du quartier du Schoenberg, où cohabitent de nombreuses religions», estime-t-il.
Il ne l’exclut pas dans un autre quartier: «Je suis surpris d’une telle proposition, parce que personnellement je ne suis pas religieux. Mais si cette personne s’est engagée pour les plus démunis et qu’elle incarne un pan de notre histoire, c’est à étudier».
20 ans de purgatoire
Le conseiller général Simon Murith (pdc) «ne s’y opposerait pas si la proposition est faite», bien qu’il trouve «légèrement dépassée cette mode un peu française de donner des noms de personnalités à des rues». Le
Le président de la Commission cantonale de la nomenclature en langue française, Gérald Faoro ne voit pas d’empêchement à ce projet. Il recommande toutefois aux communes d’éviter de choisir une personne vivante pour éviter des polémiques inattendues et une période de purgatoire de 20 ans après le décès de la personnalité.Ce que ne fit pas la commune de Villars-sur-Glâne pour donner le nom de Jean Paul II à une de ses avenues, suite à la visite du pape polonais en 1984.
«Nous avons le projet de compléter prochainement la nomenclature de Villars, nous réfléchirons certainement au nom de Marguerite Bays», explique le conseiller communal Bruno Marmier (verts) chargé de l’aménagement de Villars-sur-Glâne.
Pour la mixité homme-femme de l’espace public, Catherine Friedli, secrétaire syndicale engagée dans la grève des femmes du 14 juin dernier, l’est assurément mais elle n’avait pas pensé à une sainte. Le collectif fribourgeois de la grève des femmes avait débaptisé plusieurs noms de rue pour les donner à des femmes.
Elle rappelle que moins de 10% des noms de rue honorent des noms de femmes. Elle ne s’opposerait pas à cette initiative: «C’est de toute manière bien de donner des noms de femme aux rues. Dans une politique des petits pas, tout est bon à prendre».
Du côté des bâtiments religieux, rien n’a été prévu, selon l’évêché. Certains pensent à donner le nom de Marguerite Bays à l’église de Siviriez. (cath.ch/lalib/pc/bh)