Après un an de crise, la France devrait avoir un ambassadeur auprès du Saint-Siège
La confiance semble revenue à Paris comme au Vatican où, de sources concordantes, la France a récemment déposé une nouvelle demande d’agrément pour la nomination de son ambassadeur auprès du Saint-Siège. Alors que le dernier locataire de la Villa Bonaparte a quitté les lieux fin février 2015 et que le Saint-Siège n’a pas donné son agrément à un premier candidat proposé par l’Elysée, le nouvel ambassadeur pourrait être nommé avant l’été.
La situation semble s’être concrètement débloquée lors du Conseil des ministres du 6 avril qui a finalement choisi de nommer le premier candidat de l’Elysée, Laurent Stefanini, au poste d’ambassadeur auprès de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco). La candidature de ce catholique pratiquant et homosexuel discret sur sa vie privée avait bloqué à Rome, même si le Vatican s’était refusé à toute explication. Le pape François, au cœur de la crise, avait souhaité recevoir discrètement le candidat malheureux, sans pour autant revenir sur la décision de la Secrétairerie d’Etat. Un choix probablement politique, deux ans après l’adoption contestée du «Mariage pour tous» en France.
Une collaboration continue
Dans le même temps, Paris a nouvellement approuvé la candidature d’un diplomate, désormais soumise à l’agrément du Saint-Siège avant un décret officiel de nomination signé par le président de la République. «Nous sommes confiants, cela ne devrait pas tarder», se contente-t-on de glisser au Vatican à propos de la nomination tant attendue d’un ambassadeur de France auprès du Saint-Siège. Le nom de Philippe Zeller, ex-directeur général de l’administration au Quai d’Orsay et ancien ambassadeur en Hongrie, en Indonésie puis au Canada est sur toutes les lèvres. Agé de 63 ans, diplomate possédant une solide expérience, il est également marié et père de deux enfants.
Malgré cet épisode délicat, l’ambassade de France auprès du Saint-Siège a continué de tourner normalement après le départ de l’ambassadeur Bruno Joubert, le 28 février 2015. Le chargé d’affaires ad interim de la mission diplomatique française, François-Xavier Tilliette, assure une permanence continue mais devrait être nommé à un autre poste à l’été 2016. Les relations bilatérales ont été marquées par des visites à haut niveau dans les deux sens, et une collaboration fructueuse dans le cadre de la COP21. (cath.ch-apic/imedia/ami/mp)