«Apple améliore son téléphone, pas les conditions de travail»
Hongkong: Sacom dénonce de graves violations dans une usine de Apple en Chine
Hongkong, 21 septembre 2012 (Apic) Dans un communiqué diffusé le 21 septembre, jour même où Apple met en vente un nouvel iPhone, les organisations suisses d’entraide Action de Carême et Pain pour le prochain dénoncent les conditions de travail dans une usine de la firme en Chine. Les pressions exercées sur le personnel s’aggravent encore plus durant les périodes de haute production, indique l’organisation partenaire Sacom, basée à Hongkong.
«Apple promet un téléphone encore plus performant, mais l’amélioration des conditions de travail est loin de suivre la même progression», affirment Action de Carême (AdC) et Pain pour le prochain (PPP). En 2012, Sacom (Students & Scholars against Corporate Misbehaviour) a enquêté sur les conditions de travail dans l’usine de Foxconn à Zhengzhou, en Chine, où sont fabriqués les nouveaux iPhone.
Heures de travail excessives, en partie non payées, salaires dérisoires et conditions de travail dignes de l’exploitation sont le lot quotidien des employés et des employées, selon l’étude. En cause: les délais de livraison toujours plus courts imposés par Apple, qui rendent toute planification difficile. Mal payés, les ouvriers sont contraints de faire des heures supplémentaires pour gagner de quoi vivre. En outre, les autorités locales affectent des étudiants au travail à la chaîne, sous prétexte de leur permettre de réaliser des pseudo-stages.
Pourtant, relèvent AdC et PPP, en janvier 2012, Apple a adhéré à la Fair Labor Association, qui aurait constaté depuis lors une évolution positive. Mais les enquêtes que Sacom a menées en mai dernier et ces dernières semaines sont cependant arrivées à une autre conclusion: Apple n’a pas suffisamment amélioré les conditions de travail.
Heures supplémentaires non payées
L’étude révèle d’autres absurdités: celui qui n’atteint pas son objectif de production doit rattraper le retard, sous la forme d’heures supplémentaires non payées. Certains travaillent jusqu’à 13 jours de suite. Pour aller aux toilettes, il faut une autorisation. L’étude constate également des problèmes sur le plan administratif. Ainsi, les ouvriers qui manipulent des produits toxiques ne bénéficient d’aucune formation. Des décomptes d’heures de travail auraient été égarés. Par ailleurs, les employés sont mutés de manière arbitraire dans des fabriques dans d’autres régions du pays.
Action de Carême et Pain pour le prochain demandent à Apple de payer des prix équitables à ses fournisseurs et de prévoir des délais de livraison raisonnables, ce qui leur permettrait d’augmenter les salaires et d’éviter des heures supplémentaires excessives. Par ailleurs, Apple doit améliorer la communication et la transparence. Les employées et les employés doivent pouvoir adhérer à un syndicat. (apic/com/bb)