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Rome: Nouvelle mise en garde du Saint-Siège contre Vassula Ryden (291196)

Ses «messages» n’ont rien à voir avec des «révélations divines»

Rome, 29novembre (APIC) La Congrégation pour la Doctrine de la Foi a confirmé vendredi sa mise en garde d’octobre 1995 concernant des écrits et les

messages de Vassula Ryden. La «notification» du 6 octobre 1995, publiée ensuite dans «L’Osservatore Romano» des 23-24 octobre 1995, reste de mise et

«garde toute son autorité». On ne peut lui donner une interprétation «restrictive», contrairement à ce que des publications ont laissé entendre depuis mai dernier.

La notification, dont l’autorité «garde toute sa vigueur», sera publiée

dans les «Acta Apostolicae Sedis», signée par le préfet de la Congrégation,

le cardinal Joseph Ratzinger, et par son secrétaire, à l’intention des pasteurs et des fidèles catholiques.

Son interprétation ne doit pas être «restrictive», contrairement à certains bruits qui ont circulé à la suite d’une conversation privée du cardinal Joseph Ratzinger en mai dernier.

Le communiqué publié vendredi 29 novembre par la salle de presse du

Saint-Siège précise que trois Mexicains, Carmen de la Torre de Pelayo, Javier Pelayo et Patricia Salamin, accompagnés du Père Tiberio Munari, xavérien, ont été reçu le 10 mai dernier, à leur demande, par le cardinal Ratzinger, lors de son passage à Guadalajara, où il présidait une réunion du

Conseil épiscopal latino-américain (CELAM).

Sur la foi des déclarations de ces personnes, un journal canadien «L’informateur» du 26 mai 1996, relayé par d’autres publications, a prêté au

cardinal Ratzinger cette phrase, à propos de Vassula Ryden: «Vous pouvez

continuer à promouvoir ses écrits, mais toujours avec discernement». Le

communiqué publié vendredi entend couper court à toute interprétation abusive de la notification de 1995.

Confusion

Le cardinal Ratzinger apporte des précisions. Tout d’abord, les fidèles

«ne doivent pas tenir pour des révélations divines» les messages de V. Ryden, qui ne sont que des «méditations personnelles». Ensuite, celles-ci

comportent «des éléments négatifs à la lumière de la doctrine catholique».

La notification relevait le «caractère suspect des modalités selon lesquelles ces prétendues révélations ont eu lieu» et faisait état d’»erreurs

doctrinales», par exemple des confusions concernant les personnes de la

Sainte Trinité et une conception de l’Eglise comme une sorte de «société

pan-chrétienne», également en contradiction avec la doctrine catholique.

Elle demandait aux évêques d’informer leurs fidèles, afin «qu’aucune place

ne soit accordée à la diffusion des idées» de Vassula Ryden.

Sur le plan de l’oecuménisme, la notification de 1995 soulignait aussi

la confusion entretenue du fait que Madame Ryden, tout en étant orthodoxe

grecque, participe régulièrement aux sacrements de l’Eglise catholique,

semblant ainsi «se placer au-dessus de toute juridiction ecclésiastique et

de toute règle canonique». D’où «un désordre oecuménique qui irrite maintes

autorités, ministres et fidèles de sa propre Eglise, la mettant en marge de

la discipline ecclésiastique de celle-ci». La notification ajoutait que sa

situation matrimoniale «manque aussi de clarté».

Pour un sérieux discernement spirituel

Le communiqué du 29 novembre invite les pasteurs et les fidèles à un

«sérieux discernement spirituel», afin de «conserver la pureté de la foi,

des moeurs et de la vie spirituelle», et, plutôt que de donner foi à de

«prétendues révélations», à suivre «la Parole de Dieu révélée et les directives du Magistère de l’Eglise».

La Congrégation pour la Doctrine de la Foi rappelle «l’obligation morale» de s’abstenir aussi bien de diffuser que de lire des écrits mettant en

péril la foi ou les moeurs. Cela n’a rien à voir, précise-t- elle, avec

l’»Abolition de l’Index des livres interdits», décidée par Paul VI le 14

octobre 1966 et promulguée le 15 novembre suivant. On ne saurait donc se

prévaloir de cette abolition pour diffuser librement dans l’Eglise des

écrits et messages provenant de «prétendues révélations».

Le cas de prétendues «révélations privées» est d’ailleurs prévu par le

Code de Droit canonique, qui donne aux pasteurs autorité d’»exiger que soient soumis à leur jugement avant publication les écrits des fidèles touchant la foi ou les moeurs». Dans le cas de prétendues «révélations surnaturelles» et d’écrits les concernant, ceux-ci sont en première instance

soumis au jugement de l’évêque diocésain, et, dans des «cas particuliers» à

celui de la Conférence épiscopale et de la Congrégation pour la Doctrine de

la foi.

Des livres de Vassula Ryden ont circulé et circulent un peu partout dans

des groupes de prière du Renouveau charismatique. Malgré les appels à la

prudence des responsables, la «voyante» continue à donner des conférences,

dont l’une, à Genève, peu après le 6 octobre 1995. Vassula Ryden, Grecque

d’origine, vit actuellement à Pully, près de Lausanne, sur les bords du Lac

Léman. (apic/imed/pr)

29 novembre 1996 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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