Angélus: vivre le Carême et le Jubilé comme un temps de guérison
Le pape François, en convalescence après une sévère pneumonie ayant menacé sa vie et absent de sa septième prière de l’Angélus, a appelé dimanche 30 mars 2025, 4e dimanche de Carême, les catholiques à «vivre ce Carême, et plus encore le Jubilé, comme un temps de guérison». Il a également lancé un appel pour la paix, en particulier en Ukraine et en Palestine et prié pour les victimes du tremblement de terre en Birmanie.
Poursuivant sa convalescence à la maison Sainte Marthe dans le respect des prescriptions médicales, le pape François, dans le texte de son exhortation pour l’Angélus publié par la Salle de presse du Saint-Siège, a remercié tous ceux qui, à l’image du Sauveur, «sont des instruments de guérison pour leur prochain par la parole et le savoir, par l’affection et la prière». La fragilité et la maladie sont, en effet, des expériences que nous avons tous en commun, «mais nous sommes d’autant plus frères dans le salut que le Christ nous a donné», conclut le pape dans son exhortation.
Journées consacrées aux soins, à la prière, au repos… et au travail
Sorti de la polyclinique Gemelli de Rome depuis dimanche dernier, François consacre ses journées aux soins, à la prière, au repos et au travail. Toujours en communion spirituelle avec les fidèles, il a partagé sa catéchèse dominicale en ce dimanche de Laetare, qui invite déjà à entrevoir la joie de la résurrection du Christ à Pâques. S’appuyant sur l’Évangile du jour, qui relate la parabole du «Fils prodigue» (Luc 15,1-3.11-32), François s’est arrêté sur la figure du père qui, selon lui, nous révèle la miséricorde infinie de Dieu envers tous.
Dans son message écrit publié pour l’Angélus de ce quatrième dimanche de Carême, il renouvelle ses appels à ce que cessent les conflits qui ensanglantent la planète. Il exprime notamment sa préoccupation pour le Soudan du Sud où les tensions ne cessent de s’aviver depuis plusieurs semaines, faisant craindre un retour de la guerre civile.
Le fort engagement du pape pour le Soudan du Sud
«Je renouvelle mon appel sincère à tous les leaders pour qu’ils s’engagent au maximum à baisser les tensions dans le pays. Il faut mettre de côté les divergences, et avec courage et responsabilité, s’asseoir autour d’une table et lancer un dialogue constructif. Ce n’est qu’ainsi qu’il sera possible de soulager les souffrances de la population sud-soudanaise bien-aimée et de construire un futur de paix et de stabilité», écrit le Saint-Père.
François s’était personnellement engagé pour amener Salva Kiir et Riek Machar à trouver un modus vivendi pour partager le pouvoir et enraciner la paix dans le pays après la fin de la guerre civile. Le 11 avril 2019, il les avait accueillis tous les deux pour une retraite spirituelle au Vatican, avec le soutien de l’archevêque de Canterbury et le modérateur de l’Église presbytérienne d’Écosse. Le pontife s’était personnellement rendu à Juba en février 2023, où il avait notamment appelé la population à déposer les armes de la haine et de la vengeance, à surmonter antipathies et aversions, à mettre le sel du pardon sur les blessures.
La communauté internationale préoccupée
Cet appel fait écho à celui lancé par le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, qui a demandé aux dirigeants sud-soudanais de «déposer les armes» et placer la population du Soudan du Sud au-dessus de tout. La situation s’est considérablement dégradée cette semaine avec l’assignation à résidence du vice-président Riek Machar.
Selon le président Salva Kiir, son ancien rival préparait une rébellion, en référence aux affrontements qui agitent depuis plusieurs semaines plusieurs régions du nord-est du pays et opposent des groupes armés proches de Riek Machar et l’armée régulière. Le vice-président a de son côté accusé Salva Kiir de vouloir «dissoudre le gouvernement» et de «suspendre la Constitution», «ouvrant la voie à un régime autocratique total».
Le pape prie pour l’Ukraine martyrisée et la Palestine ensanglantée
L’Ukraine martyrisée, la Palestine, Israël, le Liban, la République Démocratique du Congo, la Birmanie «qui souffre tant à cause du tremblement de terre»: la liste des pays en guerre reste inchangée d’une semaine à l’autre. Le pape François continue de demander de prier pour eux pour obtenir la paix. (cath.ch/vaticannews/be)