Amérique latine: l’Eglise est l’institution la plus digne de confiance
Selon l’institut de sondage «Latinobarómetro», 65% des Latino-américains estiment que l’Eglise est l’institution la plus digne de confiance, loin devant les forces armées (46%), la police (35%) et les institutions électorales (29%).
L’étude a été menée dans vingt pays. Dans seize d’entre eux, l’Eglise bénéficie de la confiance de plus de la moitié de la population. Le Honduras, le Paraguay et le Guatemala sont les trois pays où l’institution ecclésiale est la plus crédible. Les Chiliens et les Uruguayens sont ceux qui lui font le moins confiance.
Parmi les institutions dans lesquelles les Latino-américains ont le moins confiance, figure la justice, le gouvernement, le Congrès et, enfin, les partis politiques. Ces derniers ne bénéficient en effet que de 15% d’opinion favorable en terme de crédibilité.
Amérique centrale en tête
En 2017, les indices de confiance les plus élevés en l’Eglise sont enregistrés en Amérique centrale avec un taux moyen de 70% et jusqu’à 78% pour le Honduras. Au total, pas moins de 10 pays récoltent des taux égaux ou supérieurs à 70% de confiance. Six pays obtiennent des scores compris entre 55 et 69%.
A l’inverse, les deux pays qui ont le moins confiance en l’Eglise sont l’Uruguay (41%) et le Chili (36%). Des résultats qui s’expliquent, selon les enquêteurs de Latinobarómetro, par le haut niveau du nombre d’agnostiques, d’athées et d’autres personnes sans religion rencontrés dans ces deux pays (supérieur à 25% de la population).
Le cas du Chili
Pour Jaime Coiro, porte-parole de la Conférence épiscopale du Chili, les résultats de son pays sont liés à un déclin général de la confiance dans l’ensemble des institutions. «Dans les années 1970, 1980 et une partie des années 1990, l’Eglise catholique a été l’une des institutions qui a le plus bénéficié de la confiance des Chiliens, mais il y a ensuite eu des processus de changements culturels».
«Aujourd’hui, poursuit le porte-parole, les institutions sont moins respectées de manière générale et le moindre problème qui atteint les autorités ont un impact particulier sur le respect, l’adhésion et la confiance que les personnes ont en elles».
Dans le cas particulier de l’Eglise catholique, Jaime Coiro souligne que, «probablement, le manque de confiance a à voir avec l’impact qu’ont eu ici, plus que dans d’autres pays, les cas d’abus sexuels impliquant des religieux».
En attendant le pape François…
Cependant, Jaime Coiro souligne qu’il y a une différence «entre la confiance dans l’Eglise en tant qu’institution et l’expression de la foi des gens, qui peut se manifester aussi bien à travers des expressions individuelles, qu’à travers des manifestations massives, comme la visite de sanctuaires». Et de conclure: «La future visite du pape François va constituer sans aucun doute un moment de renouvellement de la foi des croyants».
Latinobarómetro est une ONG à but non lucratif, dont le siège se trouve à Santiago du Chili. L’institut réalise chaque année une enquête d’opinion sur près de 20’000 personnes, dans 20 pays d’Amérique latine, représentant une population de près de 600 millions d’habitants. Cette vingtième enquête a été réalisée entre le 22 juin et le 28 août 2017. (cath.ch/jcg/rz)