Alternative pour l’Allemagne juge l’islam incompatible avec la constitution
Le 17 avril 2016, le parti populiste allemand Alternative für Deutschland (AfD) a jugé l’islam incompatible avec la constitution allemande. Ces propos ont provoqué de nombreuses réactions, dont celles du gouvernement et des musulmans résidant en Allemagne.
Le parti AfD s’est exprimé par la voix de sa porte-parole, Beatrix von Storch, dans les colonnes du Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung. L’islam est «une idéologie politique incompatible avec la Constitution allemande», a indiqué Mme von Storch, dont le parti veut abolir les signes extérieurs en lien avec la confession musulmane, les minarets, les muezzins et le port du voile.
De son côté, l’autre porte-parole du parti, Alexander Gauland, a estimé que «l’islam n’est pas une religion comme le christianisme catholique ou protestant, mais est toujours lié intellectuellement avec la conquête de l’Etat. C’est pourquoi l’islamisation de l’Allemagne est un danger».
Liberté de croyance
Le 18 avril, le chef du Conseil central des musulmans allemands, Aiman Mayzek, a comparé AfD hier au parti nazi: «C’est la première fois depuis la période hitlérienne qu’il existe un parti qui discrédite toute une communauté religieuse et conteste son existence», a-t-il précisé.
Ensuite, le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert, a rappelé l’article 4 de la constitution qui garantit la liberté de croyance et de conscience. Et il a rappelé les positions de la chancelière Angela Merkel qui a indiqué à plusieurs reprises que l’islam appartenait sans conteste à l’Allemagne.
L’automne dernier, les vingt premiers articles de la Constitution ont été traduits en arabe. Et 10’000 exemplaires de la traduction ont été distribués aux réfugiés provenant d’Irak et de Syrie. Ces articles concernent les droits fondamentaux, comme la liberté d’expression, la séparation de l’Eglise et de l’Etat, l’égalité des sexes. (cath.ch-apic/bl)