Allemagne: le cardinal Woelki ne compte pas démissionner
Après la présentation du rapport sur les abus commis dans l’archidiocèse de Cologne, le cardinal Rainer Maria Woelki (64 ans) admet sa propre responsabilité, mais ne veut pas démissionner, a-t-il déclaré le 23 mars 2021. «Prendre simplement la responsabilité morale et partir pour protéger la réputation de l’épiscopat et de l’Église – c’est trop facile pour moi».
Une telle démission «ne serait qu’un symbole qui ne dure qu’un temps», a affirmé le cardinal Rainer Maria Voelki. Selon l’agence de presse KNA, il considère au contraire qu’il est de son devoir d’éliminer rigoureusement les causes de ces années de «dissimulation systémique» et de se concentrer sur les préoccupations des personnes concernées, a ajouté l’archevêque.
Faisant référence à des cas dans lesquels il a également été impliqué, il a parlé d’»insuffisances honteuses». Ainsi, aurait-il dû signaler à Rome le cas du prêtre accusé O., même si, selon l’avis des experts, il n’y était pas obligé.
Décision tardive
Par ailleurs, il aurait dû suspendre un autre prêtre accusé beaucoup plus tôt et a donc également ignoré les directives de la Congrégation pour la doctrine de la foi.
Le cardinal Woelki a en outre souligné que pendant son mandat de secrétaire du cardinal Joachim Meisner et d’évêque auxiliaire, il n’avait été que peu confronté à la thématique des abus sexuels. En tant que secrétaire, il n’avait pas été impliqué dans les questions de personnel, «du moins pas en ce qui concerne les abus». En tant qu’évêque auxiliaire, il avait fait partie de la conférence du personnel. Dans ce cas, les affaires avaient été «en quelque sorte abordées», mais pas traitées en détail.
Modifier le droit canonique
L’archevêque de Cologne a plaidé pour «des changements dans le droit ecclésiastique qui réglementent le traitement des abus sexuels de manière encore plus claire et sans ambiguïté». Par exemple, le délai de prescription devrait être prolongé. En outre, il avait ordonné qu’aucun autre dossier ne soit détruit, même si, ce faisant, il violait de manière «absurde» le droit ecclésiastique en vigueur.
L’archevêque et son vicaire général Markus Hofmann ont annoncé d’autres conséquences. Au-delà des exemptions déjà annoncées pour les membres du clergé, ils ont présenté un plan en huit points. Par exemple, qu’une nouvelle commission indépendante doit poursuivre l’enquête.
Extension du contrôle
En outre, selon Markus Hofmann, le contrôle du clergé sanctionné devrait être amélioré. Malgré les mesures de réduction des coûts, l’unité d’intervention sera étendue et le travail de prévention sera renforcé. Le conseil consultatif des personnes concernées doit être à nouveau doté d’un personnel complet. En outre, les fichiers seraient numérisés et rendus inviolables. Tous les nouveaux candidats à la prêtrise devront se soumettre à une procédure d’analyse psychologique.
Le vicaire général a également annoncé que l’archidiocèse avait débloqué cinq millions d’euros cette année pour les paiements de reconnaissance aux victimes d’abus. Ils ne provenaient pas des impôts ecclésiastiques, mais d’un fonds spécial, alimenté principalement par les contributions volontaires des clercs. (cath.ch/kath.ch/kna/bh/kna)