Le pape Jean Paul II avait pardonné à son agresseur Ali Agca (Photo:Vrede Van Utrecht/Flickr/CC BY-NC-ND 2.0)
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Ali Agca veut devenir prêtre

Ali Agca, l’homme qui a tiré sur Jean Paul II en 1981, a émis le souhait de se rendre à Fatima avec le pape François et de devenir prêtre. Le Turc de 58 ans traîne derrière lui une longue histoire de déclarations extravagantes.

Mehmet Ali Agca a passé 19 ans dans une prison italienne pour sa tentative d’assassinat contre le pape polonais. Ce dernier, une fois remis, était allé le trouver dans sa cellule, où il lui avait pardonné son acte. Ali Agca a été gracié sur demande du pape en 2000, puis déporté en Turquie, où il a encore passé dix ans derrière les barreaux pour le meurtre d’un journaliste turc, en 1979. Il a définitivement retrouvé la liberté en 2010 et vit actuellement dans son pays d’origine.

Il a déclaré le 12 juillet 2016 à la télévision italienne Canale 5: «Ici, en Turquie, je vis comme un assisté, je perds mon temps (…) C’est pourquoi je voudrais faire un appel au pape François: accueillez-moi au Vatican et je deviendrai prêtre». Il a révélé que la visite de Jean Paul II dans sa cellule l’avait poussé à lire attentivement l’Evangile, rapporte le site internet d’information catholique américain Crux. Le Turc a ajouté qu’il aimerait se rendre à Fatima, au Portugal, en mai 2017, pour les célébration du 100e anniversaire des apparitions mariales. «J’y prierai la Vierge, ma mère spirituelle, peut-être même avec le pape», a-t-il assuré à la télévision italienne.

Annonciateur de la fin du monde

Ali Agca a réalisé sa tentative d’assassinat contre Jean Paul II le 13 mai 1981, le jour de célébration de Notre-Dame de Fatima. Après son échec, il aurait ainsi développé une forme de fascination pour la Vierge et pour les révélations accordées aux trois petits bergers.

L’ancien membre du groupe nationaliste turc des «Loups gris» a donné des versions changeantes des motivations qui l’ont poussé à tirer sur le pape. On lui a prêté des liens avec le KGB, l’islam radical et d’autres pouvoirs obscurs, sans que des preuves formelles soient établies.

L’homme est en tout cas connu pour ses déclarations plus que douteuses. En 2005, alors que le pontife polonais vivait ses derniers jours, il lui avait écrit une lettre assurant que le monde allait bientôt prendre fin. En 2008, Ali Agca avait prétendu collaborer avec Dan Brown, l’auteur de Da Vinci code, à propos d’un nouveau livre sur sa vie.

Prêt à tuer le pape François

Après sa libération en Turquie, des médecins lui ont diagnostiqué un «désordre de personnalité antisociale». En 2010, il a fait une déclaration pouvant faire penser qu’il se considère de nature divine. «Au nom de Dieu tout-puissant, je proclame la fin du monde (…) Le monde entier sera détruit et tous les humains mourront. Je ne suis pas Dieu, je ne suis pas le fils de Dieu, je suis le Christ éternel», avait-il affirmé. En décembre 2014, Ali Agca s’est rendu à Rome pour déposer des fleurs sur la tombe Jean Paul II. La même année, à l’occasion de la visite du pape François en Turquie, il avait affirmé être prêt à tuer ce dernier si Dieu le lui demandait. (cath.ch-apic/crux/rz)

 

Le pape Jean Paul II avait pardonné à son agresseur Ali Agca
13 juillet 2016 | 15:53
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
Ali Agca (4), Assassinat (61), Jean Paul II (155), Turquie (114)
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