Les moines attendent le feu vert du gouvernement algérien
Algérie: Une nouvelle présence monastique à Tibhirine ?
Paris, 14 avril 1999 (APIC) La communauté cistercienne Notre-Dame de Tibhirine, en Algérie, se prépare à renaître et s’internationalise. En 1996, sept moines, dont leur prieur Christian de Chergé, avaient été enlevés et tués dans d’atroces conditions par des terroristes islamistes. Cette disparition avait suscité une grande émotion et le désir de faire revivre Tibhirine, tôt ou tard. Les quatre moines-candidats et leur nouveau supérieur, tributaires de l’évolution politique de l’Algérie, attendent désormais à Alger que le gouvernement algérien donne son feu vert.
Le monastère de Tibhirine, ainsi que le prieuré de Fès au Maroc qui lui était rattaché, dépendent tous deux de l’abbaye d’Aiguebelle à Grignan, dans le département français de la Drôme. Dom André Barbeau, Père Abbé d’Aiguebelle ainsi que Dom Bernardo Oliveira, Abbé général de l’Ordre des cisterciens de la stricte observance (OCSO), se sont spécialement rendus à Fès en début d’année pour étudier la situation. A l’unanimité, les frères présents ont souhaité que soient établies deux communautés monastiques distinctes, l’une au Maroc, l’autre en Algérie.
La communauté de Fès, appelée Prieuré majeur de Notre-Dame de l’Atlas, compte cinq profès solennels et a élu son nouveau prieur, Dom Jean-Pierre Flachaire. Elle souhaite s’établir prochainement en un nouveau lieu au Maroc, probablement à Midelt.
La communauté de Notre-Dame de Tibhirine devient pour sa part une cellule d’Aiguebelle en cheminement vers l’autonomie. Celle-ci lui sera accordée quand elle comptera six profès. Elle a désormais un nouveau supérieur/formateur, Frère Jean-Claude, venu de l’abbaye de Cîteaux où il était cellérier, entouré du Père Amédée, moine de Tibhirine qui a échappé au massacre de 1996, du Père Ventura, cistercien espagnol, du Père Mickaël, dominicain polonais et de frère Francisco, cistercien venu spécialement d’Amérique latine. Dans l’attente du feu vert du gouvernement algérien pour s’installer corps et biens dans les bâtiments du monastère – situé près de Médéa -, les religieux y font toutefois de courts séjours et demeurent le reste du temps dans l’archevêché d’Alger. (apic/jcn/mp)