Albert Longchamp évoque sa renaissance après l’alcool
Suisse romande: le P. Longchamp hôte de l’émission «Hautes fréquences» du soir de Pâques
Lausanne, 21 avril 2011 (Apic) Le directeur de la revue Choisir, Albert Longchamp, ancien provincial des jésuites suisses, sera l’hôte de l’émission Hautes Fréquences sur La Première dimanche soir 24 avril à 20h. Il raconte son chemin de reconstruction vécu à l’automne 2009, au Canada après sa dépendance à l’alcool.
Un chemin de renaissance… Le Père Albert Longchamp revient de loin. Cette voie de la réhumanisation, il l’évoquera au micro d’Evelyne Oberson, journaliste des Emissions religieuses de la RTS, en ce dimanche de Pâques. Il a, en effet, suivi un itinéraire difficile, qu’il raconte avec retenue et gravité.
Ses pas l’ont conduit au Canada, dans une communauté jésuite, en septembre 2009. Son nouveau provincial, Pierre Emonet, l’avait invité à traverser l’océan pour ce temps sabbatique. La mission était précise: se reconstruire.
Début 2010, Albert écrivait à ses amis: «Ces mois ont commencé par une grande épreuve: sept semaines de clinique spécialisée. Car, depuis plusieurs années, ma santé se dégradait. Des amis courageux, navrés de constater mon évolution, me faisaient part de leur angoisse, mais je faisais la sourde oreille. Bien à tort…». Sept semaines pour un «Nouveau Départ»: c’est le nom de l’établissement spécialisé qui l’accueille. «Des patients aux prises avec les drogues, la dépression, l’alcool – c’était mon cas – ou le fameux burn out, un mal dont j’étais également lourdement affligé…».
Avec modestie et vérité, il se soumettra au traitement. Une cure sévère, une mise à distance avec son passé: «Nous étions une vingtaine de personnes âgées de 17 ans à la soixantaine, avec une majorité masculine, mais aussi de jeunes femmes, écrit-il. Ce fut une expérience humaine absolument renversante… J’ai réappris auprès de mes compagnons d’infortune le prix de la vie et la volonté de vivre. A nulle part au monde, je n’ai vu autant de respect mutuel pour nos faiblesses ou nos violences. Ce séjour m’a «réhumanis黫.
De retour à Genève, Albert Longchamp a repris la direction du mensuel jésuite Choisir. Mais il n’oublie pas ce qu’il notait à Montréal: «Je ressens le vif désir d’un retour à la dimension spirituelle de ma vie. Méditation et prière, ’contemplation dans l’action’, liberté intérieure, joies du partage, de la lecture… Je vis comme une seconde naissance». (apic/com/mp)
Albert Longchamp, né le 31 août 1941 à Echallens (VD) est entré dans la Compagnie de Jésus en 1962. Entre 1965 et 1968, il a suivi ses études de philosophie à Pullach (Munich), puis en théologie à Lyon-Fourvière (maîtrise en 1974). Parallèlement, il obtiendra une licence en lettres et une maîtrise en sociologie à Lyon III. Ordonné prêtre en 1973, il part en stage à New York et au Québec. Il prononcera ses voeux définitifs en 1978. A partir de 1985, il assume la rédaction en chef de L’»Echo illustré» devenu «Echo magazine» à Genève, qu’il quitte au printemps 2005 après plus de 20 ans au poste d’éditorialiste et de rédacteur en chef. Il est alors nommé Provincial des jésuites de Suisse en octobre 2005, et s’installe à Zurich. Il occupe cette poste jusqu’en 2009, date de son départ au Canada pour se reconstruire. De retour en Suisse en 2010, il reprend la rédaction de la revue mensuelle des jésuites Choisir à Genève. Albert Longchamp a plusieurs publications à son actif, dont une «Petite vie de saint Ignace de Loyola», «L’Eglise, qu’est-ce que c’est?», et «L’honneur perdu des évêques argentins». (apic/jb)