Afrique du Sud: Débat sur la mort assistée après une position favorable de Desmond Tutu
Le débat sur la mort assistée a refait surface en Afrique du Sud, suite à des propos favorables de l’ancien archevêque du Cap Desmond Tutu, lors de la célébration de ses 85 ans, le 7 octobre dernier au Cap.
Le prix Nobel de la paix 1984 et grande figure de la lutte anti-apartheid, qui a effectué plusieurs séjours à l’hôpital, ces derniers temps, avait déclaré qu’il voulait «mourir sans acharnement thérapeutique», a rapporté Radio France Internationale : www.rfi.fr. Les associations pour «le droit à mourir dans la dignité» exploitent, depuis lors, cette déclaration, dans une tentative de faire avancer le débat sur la question, à quelques semaines d’une décision de justice sur le sujet, attendue pour le 4 novembre.
«Je me suis préparé à mourir, et j’ai clairement dit que je ne souhaite pas être maintenu en vie à tout prix», a rappelé le primat, dans une tribune publiée, début octobre par le Washington Post. «J’espère être traité avec compassion, et je souhaite pouvoir choisir la manière dont je quitterai ce monde», a-t-il poursuivi.
L’organisation non gouvernementale «Dignity SA», qui se bat pour la reconnaissance du «droit à mourir dans la dignité» a salué cette «contribution à une cause internationale».
Une jurisprudence attendue
En revanche, l’organisation «Médecins pour la Vie» a dénoncé le propos du prélat. Le débat est vif en Afrique du Sud en attente d’une décision de justice dans le cas de Robin Stransham-Ford. Cet avocat en phase terminale d’un cancer avait demandé à bénéficier du suicide assisté. Il est mort finalement naturellement deux heures avant un jugement en sa faveur. L’Etat sud-africain a néanmoins fait appel contre ce verdict, pour éviter que ce cas ne fasse jurisprudence. La justice se prononcera 4 novembre prochain.
La position de Mgr Desmond Tutu pour la mort assistée n’est pas nouvelle. Il l’avait déjà exprimé, il y a deux ans, dans les colonnes du journal britannique, The Guardian en critiquant l’acharnement à maintenir en vie son ami Nelson Mandela. Il s’était aussi illustré en dénonçant l’arrestation, en Nouvelle-Zélande, d’un universitaire sud-africain, accusé d’avoir aidé sa mère à mourir en 2006. (cath.ch-apic/ibc/mp)