Afrique: réseau pour la paix des leaders religieux et chefs traditionnels
Réunis les 16 et 17 décembre 2021, à Dakar, sous l’égide de l’ONU, des dirigeants religieux et chefs traditionnels d’Afrique de l’ouest et d’Afrique centrale ont mis en place, un réseau d’échanges et de partage d’expériences pour consolider leur contribution à la paix dans la région.
Leaders religieux et chefs traditionnels étaient réunis pour la première fois, en séminaire à Dakar, sur le thème: «la contribution des acteurs religieux et traditionnels à la consolidation de la paix, la prévention et la résolution des conflits en Afrique de l’Ouest et au Sahel». Cette rencontre était organisée par le Bureau des Nations- Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS) basé dans la capitale sénégalaise.
Une zone de turbulences
L’Afrique de l’ouest et le Sahel qui englobe une partie de l’Afrique centrale sont une zone de turbulences. Elle traverse depuis plusieurs années, des troubles internes et externes, caractérisés par des violences lors d’élections, des coups d’Etat, le terrorisme religieux, les conflits intercommunautaires, entre autres. Les pays les plus affectés sont le Mali, le Tchad, le Niger, le Burkina Faso, le Cameroun, et le Nigeria.
Durant leurs travaux, les leaders religieux et chefs traditionnels africains ont partagé leurs diagnostics de la réalité sociale et politique dans leur sous-région. Ils ont échangé sur les mesures nécessaires à mettre en place pour qu’ils puissent, en coordination avec les autorités locales et nationales, apporter une contribution plus efficace dans les processus visant à résoudre les conflits et à instaurer la paix.
Prévenir les conflits
Ils ont mis également en évidence, les diverses expériences de prévention de conflits, et souligné l’efficacité des approches holistiques, fondées sur l’inclusivité politique, sociale et économique comme mécanisme favorisant l’émergence et le renforcement d’alternatives à la violence et aux conflits.
Dans leurs conclusions, ils ont proposé un «dialogue direct et franc» entre les Etats et les légitimités locales. Ils ont aussi préconisé la promotion des valeurs à inculquer à la jeunesse, en matière d’éducation, ainsi que le renforcement des plateformes multiconfessionnelle inclusives. La gestion «appropriée» de l’espace religieux et du système éducatif a également été discutée.
La mise en place d’observatoires sur les dérives de la communication et de la désinformation figure également au nombre de leurs recommandations.
Enfin, ils ont mis l’accent sur la nécessité d’une synergie des initiatives et interventions des différents acteurs (Etats, Organisations internationales, guides religieux, chefs traditionnels), afin de renforcer la lutte contre la déconstruction du discours extrémiste et la promotion du dialogue intergénérationnel pour la paix en Afrique de l’ouest et au Sahel. (cath.ch/ibc/mp)