L’Afrique des présidents francs-maçons

Afrique: Percée des loges maçonniques françaises en Afrique francophone

Dakar, 7 septembre 2003 (Apic) Un nombre important de chefs d’Etat d’Afrique francophone appartiennent à la franc-maçonnerie, affirme le quotidien sénégalais, «Wal fadjri» (l’Aurore), qui se base sur des informations de la revue française «Géopolitique Africaine».

La franc-maçonnerie a fait une percée significative en Afrique francophone où elle a été introduite en 1781 par la Loge du Grand Orient de France (Godf). Sa porte d’entrée a été Saint-Louis, ville située à 260 au nord de Dakar, à l’époque capitale de l’Afrique Occidentale Française (Aof).

Seuls des expatriés français d’alors, pour la plupart des militaires et des commerçants liés à la Compagnie du Sénégal, appartenaient à cette franc-maçonnerie «coloniale», devenue, avec l’évolution du temps, la franc-maçonnerie africaine. Outre le Godf, les autres loges présentent en Afrique à travers des filiales locales sont: la Grande Loge Nationale Française (Glnf) et la Grande Loge de France (Glf).

Les francs-maçons ou «frères des lumières» furent assez nombreux dans l’administration coloniale, notamment à Madagascar. Après la Seconde Guerre mondiale, les francs-maçons français en Afrique noire, notamment les fonctionnaires, militèrent pour la plupart en faveur de l’indépendance des pays africains et de plus en plus d’Africains rejoignent les loges. Les francs-maçons français recrutaient aussi des Africains en métropole, où les étudiants noirs étaient fréquemment sollicités par les loges.

Une liste impressionnante de chefs d’Etat

En plus, le grand artisan de l’expansion coloniale française, Jules Ferry, était franc-maçon. Comme le furent le député sénégalais Blaise Diagne qui siégeait au Parlement français, au milieu du siècle passé et le gouverneur guyanais, Félix Eboué, qui rallia le Tchad à la France libre, lors de la seconde guerre mondiale.

La plupart des obédiences liées à la Loge du Grand Orient et à la Glnf participent aux Rencontres Humanistes et Fraternelles Africaines et Malgaches (Rehfam) qui se réunissent chaque année depuis 1992, dans une capitale africaine. Les loges françaises sont invitées à ces rencontres. Les dernières Rehfam ont eu lieu en 1996 et 1997 à Cotonou, en 1998 à Libreville, en 1999 à Lomé et en 2000 à Antananarivo.

Des personnalités africaines sont citées cités nommément par «Wal fadjri» comme faisant partie de la franc-maçonnerie: Nelson Mandela d’Afrique du Sud, Idriss Deby du Tchad, Denis Sassou Nguesso du Congo (Brazzaville), Mamadou Tandja du Niger, Gnassingbé Eyadéma du Togo, Paul Biya du Cameroun, Blaise Compaoré du Burkina Faso et Omar Bongo du Gabon. Ces dirigeants appartiendraient à l’une des loges mentionnées plus haut. D’autres personnalités africaines influentes, aujourd’hui disparues, tels le roi du Maroc Hassan II et le général Robert Guéi, auteur d’un coup d’Etat en Côte- d’Ivoire en décembre 1999, auraient aussi appartenu à la franc-maçonnerie.

Au Sénégal, on trouve des francs-maçons dans les sphères du pouvoir malgré l’hostilité d’une frange intégriste islamiste. «Wal Fadjri» et le «Musulman», un journal des étudiants islamistes de Dakar, s’en ont déjà pris aux francs-maçons. (apic/ibc/be)

7 septembre 2003 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
Partagez!