Cette année est exceptionnelle: deux fêtes de l’Aïd prévues

Afrique: Les musulmans du continent s’apprêtent à célébrer l’Aïd al Adha

Dakar/Yaoundé, 8 janvier 2006 (Apic) Les musulmans d’Afrique, comme ceux du reste du monde, s’apprêtent à célébrer, mardi ou mercredi prochain, la traditionnelle fête de l’Aïd al Adha ou fête des moutons. Cette année est exceptionnelle pour les musulmans. Car selon les prévisions des spécialistes, l’Aïd aura lieu deux fois en 2006. Une première, le 10 ou 11 janvier selon les pays, une seconde, dans la période du 31 décembre. Une coïncidence qui n’arrive qu’une fois tous les 66 ans.

L’Aïd al Adha (ou Aïd-el-Kébir «la grande fête») est le souvenir du sacrifice d’Abraham. La tabaski, autre appellation de l’Aïd al Adha, est un événement religieux majeur dans l’islam. Il a lieu deux mois et dix jours après le ramadan. Il consiste, pour le musulman qui a les moyens, d’immoler un animal domestique: mouton, chèvre, boeuf ou chameau.

Un sacrifice pour perpétuer le geste du patriarche Abraham, considéré comme l’un des fondateurs de l’islam. Le Coran, livre saint des musulmans, rapporte, dans son verset 124, comment ce pilier de l’islam a été recommandé au prophète Mahomet. La fête des moutons a lieu dans le courant du mois de Zul Hijjah, le douzième mois lunaire qui est aussi celui du pèlerinage des musulmans aux lieux de l’islam à la Mecque.

Selon les recommandations prescrites par la loi islamique, l’animal destiné à l’Aïd ne doit pas être handicapé: borgne, boiteux, amputé d’une corne ou d’une oreille, malade ou très maigre. Il doit également être âgé au moins de 7 mois, s’il s’agit d’un bélier, d’au moins 9 mois pour la chèvre, et de 5 ans pour le boeuf. La viande de la bête immolée est divisée en deux parts égales. Une pour la famille et une autre destinée aux voisins et aux nécessiteux musulmans ou non. Les festivités de l’Aïd Al Adha durent trois jours au cours desquels les musulmans glorifient et chantent les louanges de Dieu en abondance après chaque prière.

Prix élevé: la plupart des familles s’endettent

Le jour de la tabaski, il est conseillé aux fidèles de prendre soin de leur corps, d’observer le jeûne entre l’aube et le moment du sacrifice du mouton, de se parer de ses plus beaux habits, d’assister à la prière en commun dans un lieu de rassemblement, de changer de voies, en n’empruntant pas le même chemin pour l’aller et le retour de la prière.

En attendant, les Africaines préparent activement la fête, même si le mouton coûte de plus en cher pour les chefs de familles musulmans. Au Sénégal, où le bélier est l’animal le plus prisé, il faut entre 25’000 et 200’000 francs CFA (59 à 470 Frs). Un prix élevé par rapport aux revenus des ménages. La plupart des familles s’endettent pour se trouver un mouton. Pourtant, «ce n’est pas une obligation. Quand on n’a pas assez de moyens, on peut acheter de la viande de boeuf ou du poulet pour nourrir sa famille et ses amis ce jour», précise dans le quotidien camerounais «Le Messager», Abdoulaye Alim, imam d’une mosquée de Douala, la seconde ville du pays. (apic/ibc/be)

8 janvier 2006 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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