Affaires d'abus sexuels: Mgr Morerod communique
Mgr Charles Morerod a publié le 11 février 2016 un communiqué à propos du «contraste entre [sa] communication sur l’Institut Marini et [sa] non-communication sur des cas d’abus sexuels plus récents». L’évêque de Lausanne, Genève, Fribourg réagissait notamment à un article paru dans La Liberté le 6 février dernier, sur la situation d’un prêtre aux prises avec une affaire d’abus sexuels dans le canton de Vaud.
Le 26 janvier 2016 était publié le rapport sur les abus sexuels perpétrés à l’Institut Marini à Montet (FR). Mgr Morerod a souhaité que lumière soit faite sur les abus commis durant les années 1929 à1955, quand le pensionnat était placé sous la responsabilité directe du diocèse.
Puis le 5 février, nouvelle manifestation de la volonté de transparence de l’évêque. Clarté financière cette fois-ci, suite à la découverte d’irrégularités dans la gestion de l’argent de la paroisse du Christ-Roi à Fribourg. Mais le lendemain, l’évêque «n’a pas désiré communiquer sur une autre affaire», dans le quotidien La Liberté, à propos d’un prêtre vaudois soupçonné d’abus sexuels sur mineurs.
«La loi s’applique aussi à moi»
En réaction, dans son communiqué du 11 février, Mgr Morerod s’explique. «La loi s’applique aussi à moi: si je dis précisément que telle personne a commis tel délit, alors que cette personne n’a pas [encore] été condamnée, c’est de la diffamation». Le même article du 6 février a indiqué que «le prêtre est frappé d’une interdiction de célébrer des messes publiques», provoquant ainsi l’indignation des amis de ce prêtre jouissant d’une certaine notoriété. «Si aucune culpabilité n’est démontrée, la présomption d’innocence s’applique. C’est une règle juridique fondamentale, qui n’est pas respectée par le diocèse», a précisé l’un d’eux dans La Liberté.
«Retirer son ministère à un prêtre, cela peut entraîner un procès pour licenciement abusif»
Pas de procès pour licenciement abusif
L’évêque s’en défend. «Retirer son ministère à un prêtre, quand on ne peut le condamner devant un tribunal de l’Etat [alors qu’il soupçonné d’abus sexuels depuis plus de 30 ans, selon La Liberté], cela peut entraîner un procès pour licenciement abusif», lâche Mgr Morerod. Il entend par là signifier que le prêtre garde son ministère, qu’il lui offre ainsi une demi-sanction consensuelle, par prudence, puisque l’affaire est en cours.
«C’est à la police qu’il faut s’adresser»
«Quand les cas ne sont pas prescrits, c’est à la police qu’il faut s’adresser, et dans un cas récent, je m’abstiens de communiquer le temps de la procédure, justement parce que la police avait peur que j’interfère…», conclut l’évêque. (cath.ch-apic/ll/com/gr)