Mgr Daniel DiNardo, président de la Conférence des évêques catholiques des Etats-Unis (USCCB)  (Photo:YouTube.com)
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Affaire Viganò: le pape François reçoit le président de la Conférence des évêques américains

Les cardinaux Daniel DiNardo, président de la Conférence des évêques catholiques des Etats-Unis (USCCB), et Sean O’Malley, président de la Commission pontificale pour la protection des mineurs (CPPM), seront reçus par le pape François le 13 septembre 2018 au Vatican.

Greg Burke, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, n’a pas précisé l’objet de la rencontre, mais elle devrait porter sur les abus sexuels qui font la une des journaux aux Etats-Unis.

Rencontre pas du tout anodine

Outre les cardinaux DiNardo et O’Malley, seront aussi présents Mgr José Horacio Gomez, archevêque de Los Angeles et vice-président de l’USCCB, et Mgr Brian Bransfield, secrétaire général. Le choix d’une rencontre dans la résidence officielle et non habituelle du pape – la maison Sainte-Marthe – n’est pas anodin: il illustre l’importance accordée à cette rencontre.

Dans un communiqué diffusé le 27 août par l’USCCB, le cardinal DiNardo s’était dit «désireux» de rencontrer rapidement le pontife, dans le cadre des nouvelles révélations d’abus sexuels commis par des membres du clergé aux Etats-Unis, et particulièrement par l’ancien cardinal Theodore McCarrick, archevêque émérite de Washington. Celui- ci est accusé d’avoir abusé de séminaristes et d’au moins un mineur.

«Des réponses concluantes» aux accusations de Mgr Viganò

Ainsi, le président de l’USCCB avait demandé «un examen rapide et approfondi» des circonstances qui ont permis «les graves défaillances morales» de l’archevêque émérite de la capitale américaine. Pour le cardinal DiNardo, l’urgence est d’autant plus grande suite aux accusations de Mgr Carlo Maria Viganò, ancien nonce à Washington entre 2011 et 2016. Les questions qu’il soulève, avait-il estimé, «méritent des réponses concluantes» et basées sur des preuves.

Dans un témoignage diffusé le 25 août, Mgr Viganò soutient que Benoît XVI avait déjà pris des sanctions contre Mgr McCarrick dès 2009 ou 2010. Le nonce affirme avoir prévenu l’actuel pape dès 2013. Un avertissement qui aurait été ignoré par le pontife qui aurait, selon le prélat italien, fait de l’alors cardinal McCarrick un «conseiller de confiance» pour les nominations épiscopales aux Etats-Unis.

Un «témoignage» farci d’erreurs et d’omissions

Le récent «témoignage» de Mgr Carlo Maria Viganò contre le pape François, dont on apprend qu’il a en fait été rédigé par le journaliste italien Mario Tossati, est de plus en plus fondamentalement remis en cause. Le vaticaniste Andrea Tornielli en a fait une «lecture raisonnée» pour relever les erreurs, les contradictions et les omissions du prélat italien désormais inatteignable.

Interrogé dès le 26 août sur ces accusations, le chef de l’Eglise catholique avait indiqué qu’il ne dirait dans un premier temps «pas un mot» à ce sujet. Avant «peut-être» de s’exprimer après un peu de temps et un travail journalistique de vérification. Dans une déclaration du 10 septembre, le Conseil des cardinaux (C9) avait indiqué que le Saint-Siège était «sur le point de formuler les précisions éventuelles et nécessaires». (cath.ch/imedia/xln/be)

Mgr Daniel DiNardo, président de la Conférence des évêques catholiques des Etats-Unis (USCCB)
12 septembre 2018 | 08:41
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 2  min.
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