Affaire Orlandi: un oncle impliqué dans la disparition?

Alors qu’une émission de télévision italienne vient d’avancer l’existence de documents mettant en cause l’oncle d’Emanuela Orlandi dans la disparition non-élucidée de cette fille d’un employé du Vatican il y a quarante ans, le Saint-Siège a souhaité le 12 juillet 2023 que toutes les hypothèses soient explorées.

Le 10 juillet dernier, une émission télévisée de la chaîne TG La7 évoquait des documents du Saint-Siège concernant des attitudes répréhensibles de Mario Meneguzzi, oncle d’Emanuela Orlandi, vis-à-vis de sa grande sœur Natalina. Celle-ci en aurait témoigné lors des premières instructions après la disparition d’Emanuela le 22 juin 1983.

Depuis la réouverture de l’enquête en janvier dernier, par volonté du pape, «le Bureau du promoteur de Justice coopère activement avec les autorités compétentes italiennes», affirme le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège Matteo Bruni. Et de préciser que la Justice vaticane avait remis confidentiellement à l’Italie la documentation disponible, couverte du secret de l’instruction, le 19 avril dernier. 

Le Saint-Siège assure de sa volonté d’arriver à la vérité sur les faits et souhaite que toutes les hypothèses soient explorées. Il précise qu’il «n’y a eu aucune violation du sceau sacramentel de la confession» dans la correspondance rapportée par la documentation. Selon l’émission de TG La7, le cardinal secrétaire d’État d’alors, Agostino Casaroli, aurait envoyé au prêtre confesseur de Natalina une lettre demandant de confirmer le témoignage de la jeune fille. 

La famille impliquée?

Cette violation serait «extrêmement grave», a jugé de son côté Pietro Orlandi, frère d’Emanuela, lors d’une conférence de presse le 11 juillet. Selon lui, le promoteur de justice du Vatican Alessandro Diddi « s’efforce de parvenir non pas à la vérité sur Emanuela, mais à une vérité de convenance ». Les magistrats «veulent transférer la responsabilité du Vatican à la famille», a aussi accusé Pietro Orlandi. 

Natalina Orlandi a précisé quant à elle que les faits reprochés à son oncle – des «avances verbales» – remontaient à 1978. Mais les soupçons sur Mario Meneguzzi, qui se trouvait à 200 kilomètres de Rome au moment de la disparition d’Emanuela, avaient été immédiatement levés. Selon la famille Orlandi, l’enquête s’était conclue par un non-lieu pour l’oncle aujourd’hui décédé. 

Le 22 juin dernier, pour les 40 ans de la disparition, le Bureau du promoteur de justice du Vatican avait annoncé que certaines lignes d’enquête poursuivies ces derniers mois méritaient d’être approfondies.  (cathch/imedia/ak/mp)