Affaire McCarrick: le pape reçoit la Conférence épiscopale américaine
Après les premiers éclaircissements apportés par le Vatican sur «l’affaire McCarrick», le cardinal Daniel DiNardo, président de la Conférence des évêques américains (USCCB), accompagné de l’équipe dirigeante de l’USCCB, a été reçu par le pape François en audience le 8 octobre 2018.
Fin juillet, le pape François avait exigé la démission du collège cardinalice de Mgr Theodore McCarrick, archevêque émérite de Washington. Il lui avait demandé de se retirer dans une vie de prière et de pénitence. L’ancien cardinal est accusé d’avoir commis des abus sexuels. Toutefois, fin août, Mgr Carlo Maria Viganò, ancien nonce aux Etats-Unis, avait affirmé que le Vatican était au courant dès l’an 2000 des agissements du cardinal McCarrick.
Graves défaillances morales
Si le pape François avait refusé de commenter ces allégations, le cardinal DiNardo avait pour sa part demandé «un examen rapide et approfondi» des circonstances qui ont permis «les graves défaillances morales» de l’ancien cardinal McCarrick. Il avait également demandé une audience au pontife, audience qui a eu lieu le 13 septembre dernier. Cette rencontre avait permis «un long, fructueux et bon échange», avait estimé le prélat américain à l’issue de celle-ci.
Cette nouvelle rencontre intervient toutefois juste après les premières réponses du Vatican à Mgr Viganò. Le 6 octobre, le Saint-Siège a ainsi annoncé que le pape François avait ordonné une étude plus approfondie de l’entière documentation présente dans les archives des dicastères et services du Saint-Siège concernant Mgr McCarrick.
Prudent, le Saint-Siège prévenait déjà être conscient que pourraient «émerger des choix pris qui ne sont pas en accord avec une approche contemporaine de telles problématiques». Cette annonce a été saluée par le cardinal DiNardo qui a considéré, dans un communiqué, que «la vérité assurera que les terribles péché du passé ne se reproduisent plus».
Lettre ouverte à Mgr Viganò
Le 7 octobre 2018, le cardinal québécois Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, a publié une lettre ouverte à Mgr Viganò. Il y reconnaissait des «failles dans le processus de sélection» des prélats pour les postes à responsabilité, notamment, car le Vatican était informé de «rumeurs» au sujet de Mgr McCarrick. Mais en l’absence de preuves suffisantes, le Vatican s’était contenté de «mesures» à l’encontre du cardinal McCarrick – et non de sanctions – «afin de ne pas provoquer d’autres rumeurs».
Les décisions des souverains pontifes, souligne le cardinal Ouellet dans sa lettre, sont prises à la lumière des informations disponibles «au moment précis» et sont donc le fruit d’un «jugement prudentiel qui n’est pas infaillible». Les véritables sanctions, remarque-t-il, sont ainsi venues selon lui «dès qu’est apparue une accusation crédible d’abus de mineur». (cath.ch/imedia/xln/be)