Accord Koweït-Saint-Siège en faveur de la «stabilité régionale et internationale»
Rome, 10.09.2015 (cath.ch-apic) Le pape François a reçu, le 10 septembre 2015, le Premier ministre du Koweït, le cheikh Jaber Moubarak Al-Sabah. Au cours de sa visite au Vatican, il a notamment été question de «la participation de la minorité chrétienne dans la société». Un accord de principe entre le ministère koweïtien des Affaires étrangères et la Secrétairerie d’Etat a été signé, visant à renforcer la collaboration du Koweït et du Vatican «en faveur de la paix et de la stabilité régionale et internationale».
Après un entretien d’une vingtaine de minutes avec le pape François, le premier ministre koweïtien s’est entretenu avec le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, accompagné par Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les Etats. Au cours de ces échanges, a rapporté par la suite le Bureau de presse du Saint-Siège, il a notamment été question de la «participation de la minorité chrétienne dans la société» et de «l’importance de l’éducation afin de développer une culture du respect et de la coexistence pacifique entre peuples et religions différentes».
Le cheikh Jaber Moubarak Al-Sabah, membre de la famille régnante, a été nommé fin 2011 à la tête du gouvernement par l’émir du Koweït. Ce pays de la Péninsule arabique, où l’islam est religion d’Etat et la charia la principale source de la législation, compte 74% de musulmans et 14% de chrétiens, principalement des expatriés, (environ 350’000 personnes). Parler de la foi chrétienne à un musulman y est ainsi interdit par la loi. Ces derniers temps, des chefs religieux musulmans ont par ailleurs appelé à la destruction des églises.
Sécurité et stabilité internationale
Un accord de principe entre le ministère koweïtien des Affaires étrangères et la Secrétairerie d’Etat a ensuite été signé. Cet accord engage les deux parties à «renforcer et étendre leurs relations», a précisé ensuite le Bureau de presse du Saint-Siège, notamment leur collaboration en faveur «de la paix, de la sécurité et de la stabilité régionale et internationale». Enfin, l’accord «propose des instruments de consultation entre les deux parties».
Les relations entre le Koweït et le Saint-Siège ont été établies en 1968. Ce pays du Golfe est lui aussi touché par des attentats terroristes : le 26 juin dernier, une attaque à la bombe revendiquée par l’organisation ›Etat islamique’ a fait 27 morts. A la mi-août, le Koweït avait en outre annoncé avoir démantelé une nouvelle cellule «terroriste» sur son territoire.
Différend avec l’Iran
Par ailleurs, le Koweït est actuellement en froid avec l’Iran, suite à un différend datant des années 1960, à propos d’un champ pétrolifère dont une partie se trouve à la frontière maritime avec l’Arabie saoudite, et une autre en Iran. Enfin, au même titre que d’autres pays du Golfe, le Koweït a été récemment accusé par des militants arabes des droits de l’homme de refuser d’accueillir des réfugiés syriens. S’il est vrai que la monarchie n’en accueille pas, elle finance cependant l’aide humanitaire dans les pays voisins de la Syrie.
Au cours de la traditionnelle cérémonie des échanges de cadeaux, le pape a offert au Premier ministre du Koweït son nouveau médaillon de la paix représentant une roche fendue en deux, avec un rameau d’olivier joignant les deux parties. Il a également remis à la dizaine de personne de la délégation koweïtienne plusieurs exemplaires de son encyclique Laudato Si’. (apic/imedia/bl/rz)