Accord entre le Saint-Siège et la Chine peu «probable», selon un évêque taïwanais

Le Vatican et le gouvernement de Chine continentale ne parviendront «probablement» pas à s’accorder sur la nomination des évêques, a déclaré Mgr John Hung Shan-chuan, archevêque de Taipei (Taïwan), selon des propos rapportés le 22 mai 2018 par le site italien Vatican insider.

Au dernier jour de leur visite ad limina à Rome du 8 au 14 mai, les sept évêques de l’archipel taïwanais ont été reçus en audience par le pape François. Avec ce dernier, les prélats ont abordé la question des discussions entre le Saint-Siège et Pékin en vue d’un éventuel accord. Taïwan est directement concerné, car Pékin imposerait en préalable la rupture des liens du Vatican avec l’île.

Le pape François a expliqué que le Saint-Siège voulait parvenir à un accord sur la nomination des évêques, a rapporté l’archevêque de Taipei, «mais la Chine ne sera probablement pas d’accord». Selon le prélat, il sera donc difficile d’aboutir à un traité s’il n’y pas de compromis entre les deux parties.

Si l’épiscopat taïwanais n’est pas opposé à l’établissement de relations diplomatiques entre Pékin et Rome, il ne faut pas pour autant «sacrifier et laisser Taïwan derrière», a souligné Mgr Hung Shan-chuan, a rapporté l’agence UCAnews. «Certainement pas», a tenu à rassurer le pape François devant les prélats.

Distinguer les deux Etats

Pour l’archevêque de Taipei, il faut ainsi considérer séparément la Chine continentale et l’archipel taïwanais, qui est un ‘orphelin’ sur la scène internationale. La plupart des Etats – notamment tous les pays Européens, sauf le Saint-Siège – ont des relations diplomatiques avec Pékin et pas avec Taipei, en raison du principe de la ‘Chine unique’.

Au cours de l’audience, les membres de la conférence épiscopale taïwanaise ont invité le pape François à se rendre sur l’île en mars prochain, lors du Congrès eucharistique national. Cette invitation est soutenue par les autorités politiques. Déjà au mois de mars, le Souverain pontife avait reçu à deux reprises une invitation à se rendre à Taïwan, une fois dans un télégramme de la présidente Tsai Ing-wen puis une seconde fois par une délégation taoïste. «J’apprécie beaucoup», avait-il alors confié. (cath.ch/imedia/xln/gr)