Abus sexuels: les religieuses américaines veulent une solution rapide
«Nous espérons que la reconnaissance du pape François nous motive tous dans l’Eglise catholique pour régler de manière rapide la question des abus sexuels commis sur des religieuses par le clergé», a déclaré l’Association des supérieures des congrégations de religieuses des Etats-Unis (LCWR) le 7 février 2019.
La LCWR (Leadership conference of women religious) a publié un communiqué quelques jours après que le pape eut reconnu le 5 février dernier, dans l’avion qui le ramenait des Emirats arabes unis, les abus commis par les prêtres et les évêques sur des religieuses. L’association, la plus grande organisation américaine de religieuses, a remercié le pape d’avoir apporté «la lumière sur une réalité largement cachée au public».
Culture du secret
«Nous regrettons, lorsque nous avons eu connaissance de cas d’abus, de ne pas avoir pris la parole avec plus de force pour mettre fin à la culture du secret», reconnaît la LCWR. Une attitude qui a pu décourager des victimes de se manifester. Les responsables ont également admis que «le harcèlement sexuel et le viol de sœurs catholiques par des prêtres et des évêques sont discutés depuis près de 20 ans dans les réunions des responsables des congrégations du monde entier.
Si la violence a fait l’objet de discussions, rien de concret n’a cependant été fait pour y mettre un terme, déplore en outre l’association. «Nous reconnaissons qu’en tant que sœurs, nous n’avons pas toujours créé un environnement qui encourageait nos membres à faire part de ce qu’elles ont subi aux autorités compétentes», déplore le communiqué.
Sentiment de honte
«Les sœurs catholiques qui ont été abusées sexuellement par des prêtres n’ont pas toujours signalé ce crime pour les mêmes raisons que les autres victimes d’abus: un sentiment de honte, une tendance à se blâmer, la peur de ne pas être crues et l’anxiété face aux représailles possibles», explique l’association.
«Les communautés de sœurs catholiques ont travaillé dur ces dernières années afin de mettre en place les structures nécessaires pour traiter de manière responsable et compatissante avec les victimes. Elles continueront à faire de la protection contre les abus de toutes les personnes une priorité.»
La déclaration préconise également de remodeler les structures de direction de l’Eglise pour traiter la question du clergé et assurer que le pouvoir et l’autorité sont partagés avec des membres du laïcat.
Les Etats-Unis aussi concernés
Bien que la plupart des cas soient recensés dans des pays en développement, «le harcèlement et le viol de sœurs ont également été signalés dans d’autres pays, y compris aux Etats-Unis», souligne la déclaration.
L’organisation a exprimé l’espoir que le prochain sommet sur la protection des mineurs, prévu du 21 au 24 février au Vatican, proposera des actions pour créer des mécanismes de signalement des abus «dans une atmosphère où les victimes seront accueillies avec compassion et en toute sécurité».
La LCWR, une association de supérieures de congrégations de religieuses catholiques aux Etats-Unis, compte environ 1350 membres et représente environ 80 % des religieuses aux Etats-Unis. (cath.ch/lcwr/bh)