Le cardinal George Pell (ici en 2012), ancien archevêque de Sydney et Préfet du secrétariat pour l'économie du Saint-Siège, est confronté à des accusations d'abus sexuels | © Keystone
International

Abus sexuels en Australie: l'Eglise réagit

Le Saint-Siège rappelle son engagement auprès de l’Eglise en Australie pour «écouter et accompagner» les victimes et survivants d’abus. Une déclaration publiée par le Bureau de presse du Saint-Siège le 15 décembre 2017, jour de la publication d’une enquête australienne sur des cas d’abus sexuels sur mineurs.

Le rapport de la Commission royale australienne est le fruit de plusieurs années de travail et doit être «étudié sérieusement», affirme le communiqué du Vatican. Cette commission avait été mise en place en 2012. Plus de 15’000 personnes se sont déclarées comme victimes d’abus, impliquant plus de 4’000 institutions. Dans 61,8% des cas, l’Eglise catholique ou des institutions liées seraient concernées. Dans le rapport final de 17 volumes, cette commission propose une centaine de mesures.

Parmi les mesures préconisées dans ce rapport: l’abandon du célibat obligatoire des prêtres

En réponse, le Saint-Siège a réaffirmé l’engagement de l’Église pour «écouter et accompagner» les victimes, afin d’apporter «guérison et justice». L’Eglise catholique, peut-on lire dans le communiqué qui reprend une déclaration du pape François, est un «lieu de compassion» engagé à proposer des «environnements sûrs pour la protection de tous les enfants et adultes vulnérables».

Parmi les mesures préconisées dans ce rapport, deux concernent particulièrement l’Eglise catholique: l’abandon du célibat obligatoire des prêtres et du secret de la confession en cas de crimes de pédophilie. Les évêques australiens qui, en février dernier, indiquaient vouloir échanger avec le pape François sur ces sujets, ont pour leur part défendu l’inviolabilité du secret de la confession. C’est ce qu’a fait savoir Mgr Denis Hart, archevêque de Melbourne et président de la conférence des évêques, a rapporté le Sydney Morning Herald.

Radio Vatican rapporte les excuses publiques de l’Eglise australienne, par la voix de Mgr Denis Hart, président de la Conférence épiscopale du pays, pour ce «passé honteux», informe l’agence de presse vaticane Zenit. L’archevêque de Melbourne s’est opposé à la trahison du secret de la confession, assurant qu’il refusera l’absolution aux pédophiles qui ne se dénonceraient pas aux autorités, ce qu’il les incitera à faire. Quand au célibat, a-t-il déclaré, c’est «une décision qui appartient à Rome».

Pour répondre aux abus sexuels commis par des membres du clergé ou des personnes à responsabilité dans l’Église, le pape François a institué la Commission pontificale pour la protection des mineurs. Le mandat de ses membres doit expirer le 17 décembre. Un nouveau mandat pourrait être attribué en 2018, a indiqué le Père Hans Zollner, membre de cette commission, le 13 décembre sur Twitter. D’ici là, a-t-il précisé, le bureau de la Commission poursuit son travail d’éducation, de formation et de recherche. (cath.ch/imedia/xln/pp)


Royal Commission Report: Report reveals institutions failed victims (EN)

Le cardinal George Pell (ici en 2012), ancien archevêque de Sydney et Préfet du secrétariat pour l'économie du Saint-Siège, est confronté à des accusations d'abus sexuels | © Keystone
16 décembre 2017 | 10:47
par Pierre Pistoletti
Temps de lecture : env. 2  min.
Abus sexuels (1289), Australie (85)
Partagez!