Abus: le diocèse de Bâle nie les accusations contre Mgr Gmür
Concernant un article paru dans le Sonntagsblick le 17 septembre 2023 accusant Mgr Gmür, évêque de Bâle, d’avoir enfreint le droit canon dans le cas d’un abus sexuels, le diocèse assure que les accusations sont «fausses». Le journaliste du magazine alémanique aurait passé sous silence des déclarations de l’évêque.
Le Sonntagsblick a relayé de nouvelles accusations contre Mgr Gmür, selon lesquelles il n’aurait pas respecté le droit canon dans un cas d’abus sexuels qui se serait déroulé en 1982 en Allemagne, mais incriminant un prêtre officiant dans le diocèse de Bâle (voir l’article de cath.ch). Le journal zurichois rappelle que depuis 2001 les évêques ont le devoir de signaler à Rome tout cas d’abus sexuel sur mineur. Il relaye en même temps une citation de la victime présumée disant que: «En 2011, Mgr Gmür n’a rien fait du tout» ; et également que: «l’évêque Felix Gmür savait qu’il avait une marge de manœuvre. Mais le coupable restait protégé». Le Sonntagsblick titre en outre (entre guillemets): «L’évêque Gmür protège un auteur [d’abus, ndlr]» («Bischof Gmür schützt einen Täter»).
Un dossier effectivement transmis à Rome?
En rapport à cela, le diocèse de Bâle affirme dans un communiqué du 17 septembre que «l’accusation de dissimulation et de protection des délinquants, formulée par le SonntagsBlick, est fausse». «Dans le reportage, des déclarations de l’évêque Felix Gmür sont passées sous silence», assure Barbara Melzl, chargée de communication du diocèse.
Mgr Gmür aurait ainsi répondu de la façon suivante aux questions du SonntagsBlick: «Après clarification des compétences en la matière, tous les dossiers de l’évêque Felix Gmür ont été transmis à la Congrégation pour la doctrine de la foi. L’intervention de Mgr Gmür n’a pas eu lieu. Ce n’est donc pas l’intervention de la personne concernée qui a motivé la transmission, mais la décision quant à la compétence de la Congrégation pour la doctrine de la foi.»
Selon le diocèse de Bâle, «l’évêque Felix Gmür a donc agi conformément aux dispositions du droit canonique et n’a rien dissimulé». Le service de communication ajoute que «le délit s’est produit en 1982 dans le diocèse de Bamberg [en Allemagne, ndlr] par un prêtre incardiné qui y travaillait, dans le cadre d’une confession. Pour cette raison, La Congrégation pour la doctrine de la foi à Rome était compétente dans ce cas. Celle-ci a mené la procédure et l’a conclue. Dans ce cas également, L’évêque Felix Gmür s’en est donc tenu aux jugements de la justice étatique et ecclésiastique.»
«Des réflexions d’ordre éthique sur les médias seraient par ailleurs appropriées concernant certains articles», ajoute le diocèse de Bâle. (cath.ch/arch/com/rz)
Le rapport du projet pilote sur l’histoire des abus sexuels dans l’Eglise suisse a permis de dénombrer, entre 1950 et 2022, 1’002 cas d’abus sexuels sur 921 victimes pour 510 auteurs. Selon les historiens, il ne pourrait s’agir là que de la partie émergée de l’iceberg. La faillite de l’institution et les négligences des évêques dans la gestion des abus sont pointées du doigt.