A Turin, le pape propose aux Salésiens de développer une éducation anti-crise

Turin, 21 juin 2015 (Apic) Dans un discours largement improvisé, le pape François a appelé la Famille salésienne à oeuvrer à une éducation «à la mesure de la crise», le 21 juin 2015 à Turin. Il a loué le charisme de cette congrégation fondée par saint Jean-Bosco (1815-1888), dont le bicentenaire de la naissance est célébré cette année. Devant les prêtres, religieux et religieuses salésiens réunis dans la basilique de Marie Auxiliatrice, le pape a déploré notamment le «fonctionnalisme» de ceux qui lui demandaient des décisions plus fortes concernant les femmes dans l’Eglise.

Le pape a ainsi plaidé pour une éducation «à la mesure de la crise», notamment envers les jeunes sans travail, devant les divers membres de la Famille salésienne – parmi lesquels des Oratoriens – réunis dans la Basilique de Marie Auxiliatrice. Il est possible de leur proposer, «même de petits travaux», a insisté le pontife. Relevant encore une fois le taux de chômage des jeunes de moins de 25 ans en Italie, qui avoisine les 40%, le pape a plaidé pour une éducation de l’urgence envers les jeunes de la rue. «On ne peut pas louer Dieu avec le ventre vide», a alors plaisanté le pontife.

Rappelant ses liens familiaux avec les Salésiens, en Argentine, il a ainsi souligné ses bons rapports avec cette congrégation. «Les Salésiens m’ont formé à la beauté, au travail, voilà votre charisme». Et le pape de souligner que l’éducation de l’affectivité des jeunes était un charisme spécial de saint Jean-Bosco, rappelant le travail du saint auprès des jeunes sans travail, sans études, dans la rue. «Il a risqué son ministère», a ainsi fait remarquer le pontife, encourageant les prêtres, religieuses et religieux présents à la créativité et à ne pas avoir peur de prendre des décisions risquées, en particulier envers les personnes de seconde classe, de qui ‘on ne peut rien faire’. Il a notamment salué les vertus du sport qui porte à devenir un être social et à la beauté du travail en équipe.

Un discours «trop formel»

Ainsi, encore une fois, le pape a délaissé un discours trop formel pour parler de manière improvisée à ses auditeurs, membres divers de la Congrégation des Salésiens et des Oratoriens, déployant dans leurs missions l’exemple éducatif de saint Jean Bosco. Peu avant de prendre la parole, le pontife s’était arrêté un instant pour prier devant la tombe du saint située sous l’autel de la basilique.

Abordant de nombreux sujets, le pape s’est notamment arrêté sur la figure de la femme dans l’Eglise, déplorant le «fonctionnalisme» de ceux qui veulent prendre des décisions plus forte pour les femmes et qui lui demandent notamment d’en nommer certaines chefs de dicastères. En outre le pape a salué l’attachement de saint Jean Bosco pour l’Eglise. «Je ne sais pas comment faisait don Bosco pour expliquer certains scandales, s’est interrogé le pontife. Mais, il faisait aimer l’Eglise, oui !».

Applaudi par une foule bigarrée de jeunes en liesse à sa sortie de la basilique, le pape, visiblement heureux de cet accueil, les a fortement exhortés à pas prendre un air aigre et à aller de l’avant dans la joie et dans la prière. (apic/imedia/lf/mp)

2015 marque les 200 ans de la naissance de Don Bosco
21 juin 2015 | 18:05
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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