A l'église anglicane de Rome, le pape François appelle à l'humilité
Pour la première visite d’un Souverain pontife dans la seule paroisse anglicane de Rome (Italie), le 26 février 2017, le pape François a appelé catholiques et anglicans à l’humilité devant Dieu pour surmonter les désaccords du passé.
200 ans après la première célébration d’une cérémonie anglicane à Rome, en 1816, le successeur de Pierre a béni et encensé une icône du Saint-Sauveur, spécialement réalisée pour cet anniversaire. Le pape a ensuite participé à l’office du soir – semblable à des vêpres chantées – et prononcé une homélie.
«Parfois le progrès vers la pleine communion peut apparaître lent et incertain, a affirmé le pape , mais aujourd’hui nous pouvons tirer un encouragement de notre rencontre».
En effet, «pour la première fois, un évêque de Rome visite votre communauté», a-t-il poursuivi : c’est «une grâce et une responsabilité», celle de renforcer nos relations par la louange du Christ, ainsi que par le service de l’Evangile et de cette cité de Rome.
L’humilité, une question d’identité
Commentant un extrait de la lettre de saint Paul aux Corinthiens, le pontife a exhorté catholiques et anglicans à «l’humilité». Elle n’est pas seulement une «belle vertu», a-t-il souligné, mais «une question d’identité». «Devenir humbles consiste à se décentrer, et à reconnaitre que nous avons besoin de Dieu, mendiants de miséricorde».
Alors, a poursuivi le pape François, quand les chrétiens baptisés se trouvent devant des désaccords, «faisons comme l’a fait saint Paul dans une des premières communautés chrétiennes» : il s’est présenté comme un «serviteur», qui ne s’annonce pas lui-même mais qui annonce Jésus-Christ le Seigneur.
Les saints montrent la voie
Un des signes de cette volonté d’être des disciples «plus fidèles à Jésus» réside pour le pontife dans le jumelage, signé lors de cette visite, entre la paroisse anglicane All Saints et celle, catholique, d’Ognissanti à Rome. »Les saints de toutes les confessions chrétiennes, a ajouté le pape, entièrement unis dans la Jérusalem céleste, ouvrent la voie (…) à un chemin chrétien et fraternel commun»
A la fin de cette célébration, le pape a répondu à des questions posées par trois membres de la communauté anglicane. En réponse, il a notamment souligné le rôle des monastères, anglicans et catholiques, dans la recherche de l’unité. Bien qu’en rupture avec Rome depuis Henri VIII au 16e siècle, ne comprenant donc plus la succession apostolique reçue des apôtres, les Eglises anglicanes ont conservé une structure proche des catholiques, avec prêtres et évêques, mais aussi des moines. L’importance de la vie monastique a été redécouverte au sein de l’anglicanisme depuis le 19e siècle.
Le 13 mars prochain, une prière du soir anglicane sera célébrée pour la première fois dans la basilique Saint-Pierre au Vatican. (cath.ch/imedia/ap/mp)