Les Filles de la charité de Saint-Vincent-de-Paul ont géré la villa Le Servan jusqu'en 1976. (Photo: carte postale 1938 / Perrochet SA / dr)
Suisse

A Lausanne, Le Servan fête ses 100 ans

A Lausanne-Ouchy, une villa nommée Le Servan a été louée en 1916 par Louise Bellet, pour accueillir des enfants belges, réfugiés de la Première Guerre mondiale. Cet orphelinat catholique, géré par des sœurs fribourgeoises, fut un des rares en terres protestantes. Aujourd’hui professionnalisé, il fête les 100 ans de sa mission au service de l’enfance.

Une œuvre catholique implantée en terre protestante, à l’époque de la Première Guerre mondiale, n’était pas monnaie courante. Mais comme des familles suisses d’accueil manquaient pour répondre à l’appel de la reine Elisabeth de Belgique, une certaine Louise Bellet loue une villa de son quartier lausannois pour accueillir 50 enfants belges et demande de l’aide auprès des sœurs de Saint-Vincent-de-Paul de Fribourg. Une fois la guerre terminée et les enfants retournés dans leur Belgique natale, cette Mexicaine d’origine achète la villa Le Servan, avec sa fille Maria Amparo, pour accueillir des orphelins catholiques de tout le canton.

Toujours avec le concours des sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, la veuve de Jules Bellet, des usines Cailler de Broc (FR), fait de ce lieu l’Orphelinat catholique de Lausanne en 1921. Les agrandissements du site seront consécutifs, pour devenir respectivement le Foyer du Servan en 1931 et la Pouponnière du Servan en 1956.

De l’état religieux à l’état laïc

Après soixante ans de dévouement, les Filles de la charité se retirent en 1976 et Maria Amparo participe à la laïcisation de l’institution. «C’est une double conséquence, due, d’un côté, à la baisse des vocations religieuses et de l’autre, à une professionnalisation du milieu éducatif», explique Joël Pfaender, codirecteur de la Fondation Bellet et responsable de la garderie actuelle.

Les 100 ans d’une aventure ininterrompue, commencée au début de la grande guerre

A cette époque, deux pôles de la fondation se distinguent: l’éducation de la petite enfance et l’éducation spécialisée. Pour le premier, il s’agit d’une garderie de jour pour les enfants du quartier. Le deuxième se présente comme un foyer où des enfants vaudois en difficulté sociale sont hébergés.

Dans l’esprit de la fondatrice

Aujourd’hui, plus de 200 enfants et adolescents sont soutenus quotidiennement par la Fondation Bellet, reconnue d’utilité publique par le canton de Vaud. «Le foyer est encore d’origine, datant de 1931. Il ne répond plus aux normes actuelles et sera reconstruit à partir de l’été 2017.», précise Joël Pfander. Le projet de construction, souhaité «dans l’esprit de la fondatrice Louise Bellet», coïncide avec les 100 ans d’une «aventure ininterrompue, commencée au début de la grande guerre, par la générosité d’une femme, qui a mis toute sa fortune et son énergie à la disposition de petits réfugiés belges», peut-on lire dans le document de présentation de la fondation Bellet. (cath.ch-apic/gr)


 

Trois premiers événements liés aux 100 ans de la Fondation Bellet

  • OUVERTURE OFFICIELLE – 11.02.2016 à 18h –  Le Servan, Lausanne
  • SEMINAIRE SUR L’HISTOIRE DES ACCUEILS EXTRAFAMILIAUX – 17.03.2016 de 8h45 à 11h30 – HES-SO/EESP, Lausanne
  • CONCERT : LES MINISTRINGS, ENSEMBLE DU CONSERVATOIRE DE LAUSANNE – 29.04.2016 à 19h30 – Aula du Collège de l’Elysée, Lausanne
Les Filles de la charité de Saint-Vincent-de-Paul ont géré la villa Le Servan jusqu'en 1976.
25 février 2016 | 18:20
par Grégory Roth
Temps de lecture : env. 2  min.
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