A l’audience jubilaire, le pape invite à faire l’aumône sans juger
Le pape François a présidé, le 9 avril 2016, place Saint-Pierre, sa quatrième audience jubilaire, dans le cadre de l’Année sainte de la miséricorde, Devant quelque 40’000 fidèles, il a invité à pratiquer l’aumône envers les personnes dans le besoin, sans les juger mais en leur accordant du temps et de l’attention.
Souriant et détendu dans sa papamobile, le pape François a d’abord sillonné durant une dizaine de minutes la place Saint-Pierre noire de monde, tandis qu’un orchestre interprétait des airs de fanfare. Durant sa catéchèse, le pape a médité sur l’aumône, un aspect essentiel de la miséricorde qui ne doit jamais être pratiquée pour s’attirer la louange ou l’admiration mais dans le secret du cœur, où Dieu seul voit et sait la valeur du geste accompli.
Une pièce de monnaie pour un verre de vin
S’il faut «distinguer entre les pauvres et les diverses formes de mendicité qui ne rendent pas un bon service aux vrais pauvres», le pape François a cependant mis en garde contre le jugement. Et le pontife de fustiger ceux qui refusent de donner sous prétexte que «celui-ci à qui je donnerai ira s’acheter du vin pour s’enivrer». «Mais s’il s’enivre, a rétorqué le pape en improvisant, c’est parce qu’il n’a pas d’autre voie ! Et toi que fais-tu de caché, que personne ne voit… et tu es juge de ce pauvre homme qui te demande une pièce de monnaie pour un verre de vin ?»
«L’aumône, a poursuivi l’évêque de Rome, ne s’identifie pas à la seule pièce de monnaie donnée à la hâte, sans s’arrêter un moment, sans regarder la personne» nécessiteuse et sans parler avec elle afin de comprendre ce dont elle a vraiment besoin. Ainsi, ce n’est pas l’apparence qui compte mais la capacité de regarder en face la personne aidée, dans un geste d’attention sincère.
Le chef de l’Eglise catholique a donc encouragé les croyants à porter un regard d’amour plus attentif aux personnes que nous aidons, (à) nous arrêter davantage auprès d’elles. L’aumône comprend aussi un aspect de sacrifice, qui suppose de se priver, de donner ce qui coûte, a-t-il insisté avant de conclure : Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir. (cath-ch-apic/imedia/ak/mp)