A l'Angélus, le pape François invite à la confiance en Dieu
Commentant l’Evangile du 9 août 2020 depuis la fenêtre du Palais apostolique, avant la prière de l’Angélus, le pape François a invité à la confiance en Dieu, dans tous les moments de notre vie. Quand soufflent les vents contraires, le Seigneur ressuscité demeure présent et donne la force de témoigner, y compris jusqu’au martyre. Le Saint-Père a également renouvelé son appel pour un «monde libéré des armes atomiques», à l’occasion du 75e anniversaire du bombardement de Nagasaki.
«Une belle prière»: c’est ainsi que le pape François a décrit ce dimanche le cri lancé par Pierre, terrassé par la peur alors qu’il s’enfonce dans des eaux sur lesquelles Jésus parvient à marcher. «Seigneur, sauve-moi!» (Mt 14,30), lance le disciple à son Maître.
Jésus, aussitôt, lui tend la main, car Il est «la main du Père qui ne nous abandonne jamais, la main forte et fidèle du Père, qui veut toujours notre bien», a souligné le pape.
Confiance et abandon
Aussi, nous ne devons pas «avoir honte» de faire nôtre la prière de saint Pierre, «quand nous sentons fortement le doute et la peur, et que nous avons l’impression de couler, dans les moments difficiles de la ve, où tout devient obscur». L’ensemble de la péricope évangélique est, comme cet échange entre Jésus et Pierre, «une invitation à nous abandonner avec confiance à Dieu à chaque moment de notre vie».
Dans les moments les plus houleux, a poursuivi le pape, avoir la foi signifie «garder son cœur tourné vers Dieu, vers son amour, sa tendresse de Père». Jésus, face à son disciple en détresse comme face à chacun d’entre nous, sait bien que notre chemin peut être «bloqué par des forces adverses». Mais Lui, le Ressuscité, «a traversé la mort pour nous sauver». Il est toujours présent à nos côtés, et lorsqu’Il nous relève de nos chutes, «Il nous fait grandir dans la foi».
La barque de l’Eglise, secouée mais pas terrassée
Le Saint-Père a enfin évoqué la barque en proie à la tempête, «image de l’Eglise, qui a chaque époque rencontre des vents contraires, parfois des épreuves très difficiles», comme les persécutions, «et aujourd’hui encore, à certains endroits». On peut alors être tenté de croire que Dieu «l’a abandonnée». Au contraire, a expliqué le pape, «c’est justement dans ces moments que resplendit encore davantage le témoignage de la foi, le témoignage de l’amour, le témoignage de l’espérance».
Aux membres de son Eglise, Jésus ressuscité «donne la grâce du témoignage jusqu’au martyr, duquel germent de nouveaux chrétiens et des fruits de réconciliation et de paix pour le monde entier».
«Pour un monde libéré des armes atomiques»
«Les 6 et 9 août 1945, il y a 75 ans, eurent lieu les tragiques bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki», a rappelé le pape François au terme de la prière de l’Angélus. «Tout en me souvenant avec émotion et gratitude de la visite que j’ai accompli en ces lieux l’an dernier, je renouvelle l’invitation à prier et à s’engager pour un monde libéré des armes nucléaires», a-t-il expliqué.
La très forte sensibilité du Pape sur ce sujet du nucléaire s’explique notamment par le lien qui l’unissait au Père Pedro Arrupe, préposé général de la Compagnie de Jésus de 1965 à 1981, et qui était à Hiroshima lors du bombardement de 1945. Le Père Arrupe avait alors porté secours aux blessés, avec les novices jésuites dont il avait la responsabilité, et ce souvenir avait joué un rôle central dans l’orientation qu’il avait donnée à la Compagnie de Jésus pour la non-violence et le service des pauvres et des malades, lorsqu’il en était devenu préposé général. Cet engagement a beaucoup marqué le Père Bergoglio, le futur Pape donc, dans sa formation et ses premières années de sacerdoce.
C’est aussi dans cette filiation spirituelle qu’il avait tenu à se rendre à Hiroshima et Nagasaki lors de sa visite au Japon, à l’automne dernier. «L’utilisation de l’énergie atomique à des fins militaires est aujourd’hui plus que jamais un crime, non seulement contre l’homme et sa dignité, mais aussi contre toute possibilité d’avenir dans notre maison commune». (cath.ch/vatnews/bh)