A Ecatepec, le pape fustige les hommes qui sont «aveugles et insensibles» à la dignité des autres
La richesse, la vanité et l’orgueil sont trois «tentations» qui menacent le chrétien, a prévenu le pape François le 14 février 2016 lors de la grande messe qu’il célébrait devant plus de 300’000 fidèles à Ecatepec, à la périphérie de Mexico.
Au troisième jour de sa visite au Mexique, dans cette ville de périphérie rongée par la violence, le pape a fustigé les hommes souvent «aveugles et insensibles» à la «dignité» de leurs congénères.
C’est sur un vaste terrain de la municipalité d’Ecatepec que se sont pressés les fidèles pour assister à la messe présidée par le pape. Arrivés dès la veille, des dizaines de milliers de personnes ont passé une partie de la nuit sur place, sous des couvertures. D’autres ont dansé et chanté pour lutter contre les bases températures, descendues jusqu’à 2° C au cœur de la nuit.
A son arrivée sur place, le pape François a été acclamé par la foule, rassemblée sous un soleil de plomb. Puis il a célébré la messe depuis un gigantesque podium blanc surmonté d’une immense croix et devant lequel avait été réalisé un grand tapis coloré représentant plusieurs symboles de la tradition aztèque, parmi lesquels de grands aigles bleus.
«Que de fois – et je le dis avec douleur – ne sommes-nous pas aveugles et insensibles devant le manque de reconnaissance de notre propre dignité et de celle d’autrui», a déploré le pape dans son homélie, au premier dimanche de Carême. Assurant que tous les hommes sont enfants de Dieu, le pape François a mis en garde devant «trois tentations» qui sont à la fois celles du Christ et du chrétiens, à savoir la richesse, la vanité et l’orgueil. Ces trois tentations, a-t-il assuré, «cherchent à dégrader, détruire et ôter la joie ainsi que la fraîcheur de l’Evangile» et «nous enferment dans un cercle de destruction et de péché».
Vivre dans la peur
A des Mexicains enthousiastes, le pape a assuré qu’ils avaient choisi Jésus et non le démon et voulaient suivre ses traces, même si «ce n’est pas facile». «On ne dialogue pas avec le démon !» a lancé le pape. «Nous savons ce que signifie être séduit par l’argent, la gloire et le pouvoir», a-t-il poursuivi, et c’est pourquoi l’Eglise «invite à la conversion» durant le temps du Carême, un temps où Dieu «veut guérir nos cœurs de tout ce qui le dégrade par sa miséricorde».
«Le pape est venu offrir l’espérance à ce peuple qui vit continuellement dans la peur, y compris celle de sortir de chez soi», confie Oscar, laïc engagé en mission paroissiale. «Une peur, explique ce quadragénaire, provoquée par la violence de la lutte entre les cartels de drogue et qui est la cause de nombreux maux: assassinats, féminicides, viols et larcins». (cath.ch-apic/imedia/ami/bh)