A Assise, le pape François confesse des fidèles à l'improviste
Lors de sa visite à Assise, dans l’après-midi du 4 août 2016, pour les 800 ans de l’indulgence de la Portioncule, le pape François a confessé plusieurs fidèles pendant 45 minutes, dans la basilique Sainte-Marie-des-Anges, improvisant ainsi un changement de programme de dernière minute.
Lors de sa première visite pastorale dans la ville de saint François (1182-1226) en Ombrie, le 4 octobre 2013, le pape François avait fait le tour de plusieurs lieux franciscains. Cette fois, il est venu en pèlerin, pour une visite plus sobre, concentrée sur la basilique Sainte-Marie-des-Anges, qui abrite la Portioncule, cette petite chapelle en pierre du 6e siècle que restaura saint François d’Assise. Sa visite s’inscrit dans le cadre des 800 ans de l’indulgence de la Portioncule: en 1216, le Poverello demanda au pape Honorius III la remise plénière, et gratuite, des péchés, pour tous les pauvres qui viendraient prier dans cette chapelle. Le pape accepta sa requête un 2 août. Depuis cette date, chaque année, les pèlerins affluent dans la petite ville où vécut le saint patron d’Italie, pour célébrer la fête du Pardon d’Assise.
A son arrivée à la basilique Sainte-Marie-des-Anges, dont l’entrée avait été décorée par un parterre de fleurs, le pape a salué chaleureusement les nombreux fidèles venus l’accueillir, embrassant et bénissant les enfants. Il s’est alors dirigé vers la Portioncule pour y déposer une couronne de fleurs, avant de s’y recueillir, en silence, une bonne dizaine de minutes. C’est tout près de ce petit édifice de quatre mètre sur sept, aujourd’hui situé au cœur de la basilique, que mourut le saint fondateur des franciscains.
Après la lecture d’un extrait de l’Evangile de saint Matthieu où Jésus demande de pardonner non «pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois», le pape François a pris la parole pour une brève méditation. «Pourquoi devrions-nous pardonner à une personne qui nous a fait du mal? Parce qu’en premier nous avons reçu le pardon, et infiniment plus», a-t-il tout d’abord déclaré. Si «nous sommes pleins de défauts» et «retombons souvent dans les mêmes péchés», «Dieu ne se lasse pas d’offrir toujours son pardon chaque fois que nous le demandons», a ensuite assuré l’évêque de Rome
Le pardon de Dieu ne connaît pas de limites
«Le pardon de Dieu ne connaît pas de limites, il dépasse toute imagination et rejoint quiconque, dans l’intime du cœur, reconnaît avoir commis une faute et veut retourner à lui», a repris le pape, avant de s’exclamer: «Quand nous sommes, nous, en dette avec les autres, nous voulons la miséricorde; quand au contraire, nous sommes créanciers, nous invoquons la justice!». Or, même s’il est «difficile de pardonner» et que cela nous «coûte», Jésus «nous enseigne à pardonner, et à le faire sans limite, a-t-il souligné. En somme, ce qu’il nous propose, c’est l’amour du Père, non pas notre prétendue justice». «Le monde a besoin de pardon, a-t-il insisté. Trop de personnes vivent enfermées dans la rancœur et couvent la haine, parce qu’incapables de pardon, ruinant leur propre vie et celle d’autrui au lieu de trouver la joie de la sérénité et de la paix».
Dès lors, le Jubilé de la miséricorde rend «encore plus évident que le chemin du pardon peut vraiment renouveler l’Eglise et le monde», a affirmé le chef de l’Eglise catholique, avant d’improviser un changement de programme de dernière minute: «J’invite les frères, les évêques, à aller au confessionnal, moi aussi j’irai, pour être à disposition du pardon. Cela nous fera du bien de le recevoir aujourd’hui ici, ensemble». Joignant le geste à la parole, le pape François a alors confessé plusieurs fidèles, dans la basilique, pendant près de 45 minutes.
L’évêque de Rome a ensuite salué des familles de fidèles et des frères franciscains, avant de se rendre à l’infirmerie provinciale, accolée à la basilique Sainte-Marie-des-Anges, pour y rencontrer les religieux malades et âgés, ainsi que les bénévoles s’occupant d’eux. Le pape François devait ensuite s’adresser aux pèlerins et habitants d’Assise sur le parvis de la basilique. (cath.ch-apic/imedia/bl/bh)