63 réfugiés chrétiens chinois arrêtés par l’immigration thaïlandaise
La Commission américaine sur la liberté religieuse dans le monde (USCIRF) a fait part, le 30 mars 2023, de ses inquiétudes à propos de l’arrestation de 63 chrétiens chinois par les autorités thaïlandaises. Plusieurs organisations ont signalé les risques liés à un renvoi dans leur pays.
Les membres du groupe, qui appartiennent à la Shenzhen Holy Reformed Church (également appelée Église « Mayflower »), sont accusés d’avoir outrepassé la durée de leur visa en Thaïlande. Leur procès a été ouvert le 31 mars, deux jours après leur arrestation par l’immigration thaïlandaise, selon Benar News. Ce groupe ayant fui les persécutions demande la protection Haut Commissariat pour les réfugiés (UNHCR)
Plusieurs ONG ont signalé que si le procès se poursuit et que les accusés sont renvoyés dans leur pays d’origine, ils y seront exposés à des arrestations, tortures et autres formes de persécutions.
La Thaïlande n’est pas signataire de la Convention de Genève relative au statut des réfugiés, mais selon le principe de non-refoulement prévu par le droit international, des réfugiés ne peuvent être renvoyés dans un pays où ils seront vraisemblablement persécutés, torturés, maltraités ou privés de leurs droits.
Les chrétiens accusés ont fui la Chine en 2019 pour rejoindre l’île de Jeju, en Corée du Sud. Après le rejet de leur demande d’asile en Corée, ils sont arrivés en Thaïlande l’an dernier dans le but de s’enregistrer officiellement comme réfugiés auprès du HCR.
«Nous savions que personne ne pourrait obtenir de visa»
L’Église « Mayflower » a été fondée en 2012 à Shenzhen, dans le sud-est de la Chine. La communauté est particulièrement sous la pression des autorités depuis le renforcement des règles sur les affaires religieuses en Chine en 2018. Une des nouvelles mesures a été d’imposer à tous les groupes religieux de s’enregistrer auprès des institutions désignées par l’État et de respecter les nouvelles règles dans l’esprit des idéologies socialistes du Parti communiste chinois (PCC).
La répression contre la communauté s’est intensifiée quand le pasteur Pan Yongguang a cosigné une lettre protestant contre les nouvelles règles sur les religions, en dénonçant notamment une politique éducative répressive et une propagande antireligieuse. Il risquerait de multiples accusations s’il était renvoyé en Chine.
Deana Brown, une militante américaine du groupe Freedom Seekers International, arrêtée brièvement en même temps que les réfugiés chinois, explique que le renouvellement des visas n’est pas aisé pour les réfugiés chinois. Son organisation affirme que les exilés ont tenté de renouveler leur visa en Thaïlande, mais qu’on leur a demandé de se rendre à leur ambassade en premier lieu. « Nous savions alors que personne ne pourrait obtenir de visa », affirme Deana Brown. «S’ils s’étaient rendus à l’ambassade chinoise, on ne les aurait plus revus. Ils se sont cachés après cela. » (cath.ch/eda/mp)